SONORE DÉS_ACCORD / BALLETS DU TROCKADERO
Un titre qui donne déjà le ton. Sonore, ce le sera par la musique des résonnances sur le sol des pieds des danseurs. Le chorégraphe Benjamin place sa dernière création sous le signe de l'humanisme à la recherche des accords loin des désaccords. Invité par Danse Cité pour le volet Traces-Chorégraphes, l'ancien danseur des Grands ballets canadiens tient aussi à tisser des liens avec des racines populaires de la danse.
Même si l'entretien que nous avions portait sur son travail, il nous fut impossible de ne pas parler de l'héritage de Jean-Pierre Perreault. Il planaît autour de nous avant que Benjamin Hatcher ne prononce son nom. «J'ai dansé dansé 10 ans avec les Grands ballets canadiens, et je voulais découvrir de la danse contemporaine, confie Benjamin Hatcher, et j'ai rencontré un homme et surtout son style qui m'a tout de suite emballé». De ce fait, le danseur de ballet a glissé tout naturellement ou presque dans l'univers de Jean-Pierre Perreault qui a marqué durablement la danse contemporaine au Québec et dans le monde. De cette collaboration avec le génial chorégraphe, Benjamin Hatcher retiendra plusieurs éléments qui ne le quitteront plus. « D'abord l'importance de donner autant d'importance à l'espace, la scènographie, la lumière, le son ou la musique que le mouvement, se souvient Benjamin Hatcher, mais aussi de toujours rechercher le déséquilibre, qui témoigne de la fébrilité et aussi de la vulnérabilité de l'être humain». Il ne s'agit plus alors de penser la danse en termes de virtuosité, de mouvements qui, bien appris, se répéteraient soir après soir pour chaque représentation, mais au contraire de se mettre en danger et d'atteindre ce point d'équilibre fragile et éphémère où tout pourrait basculer.
Ayant participé et conseillé plusieurs projets pour le diffuseur spécialisé en gigue contemporaine, Benjamin Hatcher, en s'inspirant de la gigue à décidé d'aller plus loin. «J'ai entrevu de nombreuses possibilités et d'insuffler la vulnérabilité dans la gigue contemporaine, explique le chorégraphe, de modifier son écriture». En fait mettre l'accent sur la communication et les émotions, comme «un renouveau humaniste», selon ses propres mots. Plusieurs des danseurs et danseuses qui se donneront à Sonore Dés_Accord, proviennent de la gigue contemporaine, pour les autres, ce sera leurs premiers frappés dans cette danse particulière.
Fragilité, vulnérabilité, fébrilité, et rencontre entre danseurs, sont les thèmes qui président à la toute dernière création de Benjamin Hatcher pour un moment priviliégié de partage d'émotions avec les spectateurs.
SONORE DÉS_ACCORD de Benjamin Hatcher Danse-Cité, Traces_Chorégraphes, 5, 6, 7, 10, 11, 12, 13 et 14 décembre à 20h. Théâtre aux Écuries auxecuries.com | danse-cite.org