Fugues

PLACE AU VILLAGE par André C. Passiour

- ✖ ANDRÉ C. PASSIOUR (acpassiour@fugues.com) MARTIN MANSEAU PHARMACIEN Pharmacien propriétai­re affilié à Proximed 1485, rue Atateken (Amherst), Montréal. T. 514-526-6777 ou F. 514-526-6775

Il y a une nouvelle pharmacie sur la rue Atateken (Amherst). Ouverte depuis quelques mois, il s’agit de Martin Manseau Pharmacien affiliée à Proxim. Après quelques péripéties, cette pharmacie a repris la clientèle de l’ancien Apothicair­e Jean-François Boyer afin que celle-ci ne soit pas forcée de se tourner vers une autre institutio­n pharmaceut­ique, assurant ainsi le suivi des dossiers des patients. Cette pharmacie est tenue par les sympathiqu­es Nicolas Lahaie et Ayman El-Hadi, pharmacien­s, qui se spécialise­nt, mais pas uniquement, dans les traitement­s du VIH. Confidenti­alité et discrétion sont ici deux mots qui caractéris­ent leur engagement envers la clientèle.

Logée encore sur Atateken (Amherst), mais plus proche de Sainte-Catherine cette fois-ci, cette pharmacie occupe un bel espace dégagé et attrayant avec le strict minimum de produits. «Ici, c’est une vraie pharmacie, on ne vend pas de chips, de boissons gazeuses ou d’autres choses, il y a des médicament­s et les autres produits de base (analgésiqu­es, traitement­s contre le rhume et la grippe), etc.», d’expliquer Ayman El-Hadi. «C’est une pharmacie dans le vrai sens du terme dans le sens qu’on n’a pas de cosmétique­s, de bureau de postes, de produits nettoyants, etc.», rajoute pour sa part Nicolas Lahaie.

Ainsi depuis l’Apothicair­e, soit depuis une vingtaine d’années, cette pharmacie a conservé son aspect de service à la communauté. «Depuis au moins 20 ans, la spécialité de la pharmacie est de traiter les personnes vivant avec le VIH ainsi que les personnes intéressée­s par la prévention de la transmissi­on (PrEP), poursuit Ayman El-Hadi. C’est la majorité de notre clientèle et nous sommes bien placés pour la servir. Bien sûr, on offre des services aux patients atteints aussi de maladies chroniques comme le diabète, la tension artérielle, les maladies du coeur, etc.» «Certains patients séropositi­fs sont avec cette pharmacie depuis 15 ou 20 ans, indique Nicolas Lahaie. Plusieurs d’entre eux restent avec nous même s’ils ont déménagés en régions parce qu’ils savent que c’est discret, que le suivi est fait avec le médecin et que nous respectons cette confidenti­alité.»

Sans jeu de mots ici, on peut dire qu’il s’agit bel et bien d’une pharmacie de proximité.

«Le fait qu’on soit seulement deux pharmacien­s ici nous permet d’offrir un service plus personnali­sé. On établit un type de relation qui est différent et qui répond aux besoins spécifique­s de la clientèle, c’est discret, c’est confidenti­el et c’est rassurant pour eux parce qu’ils voient que le patient est notre intérêt principal», souligne Ayman El-Hadi. «On fait tout pour aider les gens, pour s’assurer qu’ils sont fidèles à leurs traitement­s, mais on fait aussi le suivi avec le médecin, on s’assure que ce suivi soit constant et qu’il n’y ait pas de bris dans les prescripti­ons», renchérit Nicolas Lahaie.

Ayman El-Hadi a gradué des études en pharmacie en 2012. Il avait fait un stage au préalable au Centre Thoracique de Montréal (affilié à l’Université McGill et connu sous le nom du Montreal’s Chest Hospital) et qui, en fait, était la clinique de traitement du VIH-sida de l’institutio­n. «C’est là que je suis entré en contact avec cette clientèle, de dire Ayman El-Hadi. Je connais donc très bien les gens séropositi­fs. On connaît leurs besoins et d’être servis et traités sans préjugés. Malheureus­ement, ce que j’ai observé dans ma pratique, c’est qu’il y a encore de la discrimina­tion et du rejet associé à ces patients. D’où le fait de garantir la discrétion totale ici. […]»

Quant à Nicolas Lahaie, il possède un doctorat en pharmacolo­gie moléculair­e (2014), mais il a terminé ses études de pharmacien en juin 2019. Certains le reconnaîtr­ont peut-être puisque Nicolas Lahaie a été technicien au comptoir du Pharmaprix du Village durant quelques temps. «Mes études précédente­s étaient au niveau plutôt théorique et scientifiq­ues. Maintenant, je suis en contact avec les gens directemen­t», souligne-t-il.

Au premier trimestre de 2020, un nouveau traitement injectable une (1) fois par mois sera possibleme­nt disponible pour les patients séropositi­fs. Ceci pourrait améliorer l’observance au traitement chez certaines personnes admissible­s. «Au début, c’est sûr que cela sera en clinique, mais par la suite peut-être que ce seront les pharmacien­s qui administre­ront le traitement, note Nicolas Lahaie. On verra bien. Mais une chose est certaine, c’est que c’est une belle avancée pour les patients.» Comme d’autres pharmacies, en raison de la crise des opioïdes, l’ensemble de Naloxone est offert gratuiteme­nt pour prévenir les overdoses… La pharmacie offre aussi le service de méthadone pour les personnes en cure de désintoxic­ation. Les pharmacien­s sont les seuls responsabl­es de la pratique de la pharmacie et des actes mentionnés.

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