Fugues

QUAND L’ARC-EN-CIEL FLOTTENT SUR MONTRÉAL

Affiché dans les fenêtres des maisons, peint ou dessiné par des enfants, ou illuminant les structures des ponts qui relient Montréal à la RiveSud, l’arc-en-ciel est devenu un emblème d’espoir pendant la pandémie de COVID-19. On connaissai­t bien l’origine

- ✖

Un peu d’histoire

L’arc-en-ciel figure dans de nombreux mythes à travers l'histoire. Dans la mythologie grecque, l’arcen-ciel est incarné par la déesse Iris qui est une messagère entre le ciel et la terre. La grande idée est que les dieux qui vivent sur la lune veulent communique­r avec les hommes qui sont sur terre. En Irlande, on croyait qu’au bout de l’arc-en-ciel, il y avait un petit lutin symbolisan­t la richesse.

Dans la mythologie scandinave, l'arc-en-ciel représente un lien entre ciel et terre. Dans l’iconograph­ie entourant les représenta­tions de Thor (entre autres dans l’univers Marvel), on voit cette espèce d’image multicolor­e sur laquelle avancent les personnage­s. C'est ce qui fait le lien entre le ciel et la terre. Ça a toujours été le passage de l'un à l'autre et qui permet de voir ce qu’il y a au-delà de ce qu'on vit actuelleme­nt.

Ce symbole est donc une projection dans l’avenir, quelque chose de beau et d’agréable. C’est la pluie qui passe au soleil — après la pluie le beau temps. Tout ça est un mélange de sagesse populaire, de mythologie, de spirituali­té, mais qui est détourné aujourd’hui avec le «Ça va bien aller». On retrouve aussi divers exemples dans la culture populaire où l'arc-en-ciel figure, notamment la chanson Somewhere OvertheRai­nbow dans le film Le magiciend’Oz (réalisé en 1939) et le jeu Mario Kart, avec sa fameuse course arc-en-ciel, qui se déroule dans un monde fantasmago­rique et enchanteur.

Dans les années 1960, en Italie, le drapeau arc-en-ciel est devenu un symbole d’espoir et de paix (inspiré par les drapeaux multicolor­es utilisés en Angleterre pendant les manifestat­ions contre les armes nucléaires).

Il était habituelle­ment composé de sept couleurs: violet, indigo, bleu, vert, jaune, orange et rouge de haut en bas avec le mot «PACE» (paix en italien) placé au milieu en lettres majuscules. On l’a réutilisé en 2002, en Italie, lors de la campagne la Paix sur tous les balcons, comme signe de protestati­ons contre la guerre d’Irak.

Associé à la fierté LGBTQ+

L’arc-en-ciel est devenu la première fois un symbole du mouvement LGBTQ+ le 25 juin 1978, avec la création de son fameux drapeau imaginé par l’artiste américain Gilbert Baker pour souligner le dixième anniversai­re des manifestat­ions qui ont suivi Stonewall et qui ont donné naissance aux marches de la fierté. Avec les années, l’arc en ciel a été adopté comme drapeau officiel du mouvement, comme symbole d’appartenan­ce des communauté­s LGBTQ+, de fierté, de rayonnemen­t, positif et porteur d’espoir pour tout le monde. Il est largement utilisé par les organisati­ons, les commerces, et très ancré dans la conscience collective pour représente­r la communauté.

Le mouvement #Cavabienal­ler au Québec

Au Québec, c’est Gabriella Cucinelli, qui travaille dans un centre de la petite enfance (CPE), qui a lancé le mouvement de l’arc-en-ciel et l’a associé à l’expression «Ça va bien aller», reprise par le première ministre François Legault durant ses points de presse. D’origine italienne, Mme Cucinelli a obtenu

l’autorisati­on d'exploiter cette associatio­n d’idées au Québec auprès de l’organisme italien qui l'a mise de l'avant en premier. On avait demandé aux enfants en Italie de dessiner des arcs-en-ciel et de les exposer sur leur balcon ou leur fenêtre pour envoyer un message d’espoir. Quand Gabriella Cucinelli a commencé à dessiner des arcs-en-ciel avec ses enfants, elle voulait montrer sa solidarité envers les gens en Italie. Mais c’est rapidement devenu un symbole de réconfort au Québec. Elle a enregistré la marque de commerce pour que les profits amassés par l’exploitati­on de ce symbole soient redistribu­és à La Cantine pour tous, un organisme de bienfaisan­ce en sécurité alimentair­e. Ça n’a pas été fait dans un but lucratif. Que des familles et des enfants se l’approprien­t, c’est ça le but, mais que des entreprise­s ou des personnes se l’approprien­t pour en faire du profit, lui a fait comprendre qu’elle pouvait faire quelque chose, et a décidé de l’enregistre­r. Elle voulait ainsi qu’on sache que depuis le 31 mars, il y a un logo officiel qui est rattaché à une cause et que La Cantine pour tous peut donner l’autorisati­on d’utiliser le logo en échange d’un don, a-t-elle expliqué en entrevue avec Patrick Masbourian à l'émission Toutunmati­n de la Première chaîne de RadioCanad­a.

L’arc-en-ciel dans le ciel de Montréal

Dans un geste d'espoir à l'égard de la population montréalai­se, plusieurs édifices emblématiq­ues du Centre-Ville, du Quartier des spectacles et d’ailleurs, illuminent depuis quelques semaines leurs façades ou leur sommet aux couleurs de l’arc-en-ciel, en forme de coeurs ou avec le message Çavabienal­ler.

À travers ces actions, on veut saluer les travailleu­rs de la santé et des services essentiels, mais ces façades s'illuminent également pour montrer du soutien à la population dont la vie s’est arrêtée ou a été transformé­e, et pour insuffler un peu d’espoir en l’avenir.

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ?? L’ÉQUIPE DE FUGUES
L’ÉQUIPE DE FUGUES

Newspapers in French

Newspapers from Canada