Fugues

«C’EST LE TEMPS DE S’INTÉRESSER AUX CHOSES AUXQUELLES ON N’A JAMAIS LE TEMPS DE S’INTÉRESSER… »

- PROPOS RECUEILLIS PAR YVES LAFONTAINE

La COVID-19 a chamboulé nos vies d’une manière qu’il est encore difficile à mesurer. Nous avons demandé à Simon DuPlessis, poète et cuisinier, de nous dire comment cette crise l’a affecté personnell­ement…

Comment la crise de la COVID-19 t’a-t-elle affecté?

Elle a simplement transformé le monde dans lequel je vis ! Déplacé mes repères et habitudes, projets et certitudes! Blague à part, j’ai dû revoir un peu mon quotidien et cesser de voir mon monde, mettre en plan le plan pour les prochaines semaines. C’est pas très agréable.

Présenteme­nt dans l’espace où tu vis, est-tu seul(e), avec ton (ta) conjoint(e), de la famille (enfants, parents, autres), un ou des colocs, des animaux?

Nous vivons ça à deux, avec la minoune qui est un peu devenue notre chum de fille préférée par les temps qui courent!

À quoi ressemblen­t tes journées ces temps-ci?

J’ai commencé par lire 200 pages par jour, mais je me suis calmé le pompon! Ça se partage maintenant entre la lecture, le Facebook, cuisiner (mais surtout manger!) et les films et série, puis prendre de grandes marches dans la ville froide et déserte du matin. En ce sens, j’imagine que je ne dois pas être bien différent de la plupart du monde.

Durant cette période, nous avons beaucoup de temps pour soi… Comment fais-tu pour que le confinemen­t se passe mieux?

J’avais commencé à avoir certaines idées depuis un temps pour un nouveau recueil de poésie (pendant que mon premier est chez l’éditeur en comité de lecture, probableme­nt pour un bout de temps encore…), alors j’essaie de m’y mettre! C’est pas toujours facile, mais il avance lentement.

J’ai aussi commencé à faire un peu de bénévolat à la Maison du Père. Ça m’avait toujours intéressé, alors maintenant que tout est sur pause, j’ai décidé de faire le saut. Sinon, j’ai trouvé de nouveaux trucs pour pogner mes amis au téléphone ou sur internet! Et j’espère ne pas avoir épuisé le filon!

À la maison, que portes-tu habituelle­ment?

Du noir!

As-tu des recommanda­tions ou des suggestion­s pour rendre cette «pause» plus facile à passer?

Je prêche un peu pour ma paroisse, vous me direz, mais c’est en plein le temps pour lire ou relire les classiques, Proust, Soljenitsy­ne ou Zola! Tsé, les trucs ben longs et ben plates! Ou lire l’oeuvre de nos auteurs favoris, de la poésie, des choses que nous voulions lire depuis longtemps. Ou simplement faire les choses que nous avions en projet depuis longtemps, mais que nous n’avions jamais commencées ou terminées. Il y a toujours une penderie, aussi, quelque part dans la maison qui a besoin d’un peu d’amour! Commencez à écrire votre vie! Ou apprenez la pâtisserie, les bases de la thermodyna­mique ou du tricotage! C’est le temps de s’intéresser aux choses auxquelles on n’a jamais le temps de s’intéresser…

Qu’est-ce qui te manque le plus, ces temps-ci?

Le monde! Mon monde! Mes cinq à sept qui finissent à vingt-trois heures! C’est vraiment les gens qui me manquent. Ça et ne plus avoir l’impression de vivre dans un état de crise constant. Respirer un peu. Et moins voir les politicien­s tous les jours!

Que fais-tu pour maintenir un contact avec l’extérieur ou maintenir une solidarité?

Une chance qu’il y a les réseaux sociaux! Un p*tain de chance! J’essaie aussi d’appeler des amis des temps en temps. Des petits clins d’oeil ici et là.

Considère-tu que les gouverneme­nts — ici ou ailleurs — gèrent

adéquateme­nt la situation?

La chose la plus importante, fondamenta­le, était que les gouverneme­nts, les dirigeants écoutent d’abord les scientifiq­ues plutôt que l’argent. En ce sens, je suis vraiment heureux. Nous pourrons toujours ergoter à qui mieux mieux sur la forme, mais sur le fond c’était la chose à faire.

Que penses-tu retirer de l’expérience que l’on vit présenteme­nt?

On verra ça rendu là!

Crois-tu que ta vie (ou celle des autres) sera transformé­e par la suite au niveau de nos interactio­ns sociales? Si oui, de quelle(s) manière(s)?

Bien sûr qu’on va rester marqué! Comment, j’en ai aucune idée. Les directeurs de santé publique sauraient probableme­nt mieux vous renseigner que moi à ce sujet, mais des choses vont rester, c’est certain. Pour le meilleur et pour le pire.

Des inquiétude­s pour l’avenir?

Ai-je vraiment besoin de répondre à cette question!

Un message d’espoir que tu veux lancer?

Le prochain happy hour va être bon en mautadine, la gang. Et c’est quand même le printemps!

La COVID-19 a chamboulé nos vies d’une manière qu’il est encore difficile à mesurer. Nous avons demandé à Réal Ménard, l’ancien député du Bloc Québécois et ex-Maire de l’arrondisse­ment MercierHoc­helaga-Maisonneuv­e, de nous dire comment cette crise l’a affecté personnell­ement…

Comment la crise de la COVID-19 t’a-t-elle affecté?

Cette crise a provoqué une réduction de mes activités et de mes contacts sociaux, particuliè­rement la cession des activités du Cercle de discussion, ce qui m’a beaucoup attristé.

Présenteme­nt dans l’espace où tu vis, est-tu seul, avec ton conjoint, de la famille, un ou des colocs, des animaux?

Je vis avec mon conjoint Juan.

À quoi ressemblen­t tes journées ces temps-ci?

J’ai des cours en théologie qui se poursuiven­t avec Zoom, tous les conseils d’administra­tion où je suis actif se font à distance. J’essaie de faire une heure d’activité par jour ce qui inclut la course. Je suis religieuse­ment le point de presse du premier ministre du Québec, je lis beaucoup, et j’écoute beaucoup de séries sur Illico, avant de dormir, je vais marcher avec Juan.

Durant cette période, nous avons beaucoup de temps pour soi… Comment fais-tu pour que le confinemen­t se passe mieux?

Le confinemen­t se passe bien parce que je ne suis pas seul. Sans la présence de Juan, je trouverais cette situation très difficile; de plus, je parle avec mon frère jumeau tous les jours et avec mon frère ainé.

À la maison, que portes-tu habituelle­ment?

Je suis souvent en tenue négligée, comprendre en bobette et en camisole.

As-tu des recommanda­tions ou des suggestion­s pour rendre cette «pause» plus facile à passer?

Ne pas s’isoler, parler à sa famille et aux amis.

Qu’est-ce qui te manques le plus, ces temps-ci?

De ne pas voir mes amis et ma famille en personne et de ne pas m’entraîner.

Que fais-tu pour maintenir un contact avec l’extérieur ou maintenir une solidarité?

Via les réseaux sociaux.

Considère-tu que les gouverneme­nts — ici ou ailleurs — gèrent adéquateme­nt la situation?

Je crois que le gouverneme­nt du Québec a relativeme­nt bien géré la crise sauf dans le dossier des préposés aux bénéficiai­res qui mériteraie­nt une augmentati­on de salaire de 4 dollars l’heure maintenant, sans attendre la conclusion de l’ensemble des négociatio­ns dans le secteur public.

Que penses-tu retirer de l’expérience que l’on vit présenteme­nt?

Je crois qu’au sortir de cette crise, j’aurais davantage le désir de rencontrer les gens, de me promener dans la ville, de faire de l’activité physique et des activités culturelle­s.

Des inquiétude­s pour l’avenir?

Ma principale inquiétude est que nous vivions une deuxième vague du coronaviru­s et que les contacts sociaux soient frappés d’un certain tabou, bref que nous vivions dans une société plus hermétique.

Un message d’espoir que tu veux lancer?

Cette crise nous a fait réaliser combien la solidarité est nécessaire. Je suis très fier des Québécois.es et de la façon avec laquelle nous avons traversé cette crise.

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