ÉCRANS : CINÉMA LGBTQ+ (PARTIE 2)
Depuis plusieurs semaines, alors que sévit la crise de la COVID, le rédacteur-en-chef de Fugues, cinéphile aguerri — qui fut dans le passé responsable de la programmation du festival Image+Nation—, suggère sur sa page Facebook un film LGBTQ+ par jour à vo
A SINGLE MAN de Tom Ford (2009)
En 2009, le créateur de mode Tom Ford adaptait à l’écran le roman éponyme d’Isherwood, écrit dans les années 1960, considéré comme l’un des premiers jalons de la fiction dans la libération homosexuelle. Clairement, le cinéaste est un esthète et au-delà de quelques effets de styles (les flash-back font un peu trop pub), il ne perd pas de vue le coeur de l’histoire : un amour puissant, sans âge. La douleur de se savoir seul est universelle; le deuil amoureux ou pas, encore davantage. Et l’interprétation de Collin Firth est magnétique. Il réussit par des silences à exprimer les forces intérieures de son personnage. Pour un premier film, c’est l’équilibre de l’ensemble qui fascine, la juxtaposition de tous les éléments dans un puzzle d’une rare sensibilité.
LES AMOURS IMAGINAIRES de Xavier Dolan (2010)
À Montréal, deux amis inséparables (Xavier Dolan et Monia Chokri, tous deux très bons) s'entichent d'un éphèbe narcissique au risque de compromettre leur amitié. Cette tranche de vie sur les coups de coeur de la post-adolescence, qui peut résonner chez beaucoup, a une trame et un déroulé uniformes mais le regard et la réalisation personnels de Dolan tiennent l'ensemble avec brio. Avec une excellente pirouette finale.
THE BOYS IN THE BAND de William Friedkin (1970) Une décennie avant de déclencher l'indignation de certains avec Cruising (qui n’est pas un film inintéressant, loin de là, mais où on peut comprendre que l’expérience du cuir pousse Al Pacino vers l'homicide), le réalisateur William Friedkin a présenté ce portrait d'un groupe d'amis new-yorkais au bord de la libération. Harold fête son anniversaire chez Michael. Ses amis lui ont réservé un présent peu commun : un beau jeune homme. La soirée se déroule bien mais se dégrade sous l'effet de l'alcool. Chacun laisse alors éclater ses rancoeurs et dévoile les tensions relationnelles pré-existantes.. Certaines performances sont
tout simplement électrisantes, transplantées de la scène. Des séquences du tournage ont tournées au Julius, le plus ancien bar gai survivant de Manhattan. À voir... avant la version réalisée par Joe Mantello et produite par Ryan Murphy pour Netflix.
de Robin Campillo (2013)
Construit en séquences chapitres superbement mises en scène, une histoire de solitude, d'attachement et de survie qui tourne autour d'un prostitué ukrainien, de sa gang et d'un client taciturne. De l'étrange soirée du début au suspense de la fin, le film prend des voies inattendues et pose un regard franc sur les multiples sujets qu'il évoque. Les acteurs sont tous excellents. Un drame romantique contemporain qui ne dit pas son nom.
d’Alain Guiraudie (2014)
Beau jeune homme, Franck est un habitué du lac où il vient l’été pour se rafraîchir, bronzer, draguer, baiser dans les buissons. Il y fait la connaissance de deux nouveaux: