Fugues

Couple de la pandémie

- apassiour@gmail.com ANDRÉ C. PASSIOUR

Max Thivierge est Sébastien Gagné se sont rencontrés en pleine pandémie. L’un est directeur des soins infirmiers dans un CHSLD/RPA, alors que l’autre est intervenan­t social auprès des aînés isolés. Voici le début de cette belle histoire d’amour raconté par Sébastien et Max.

Pourquoi lui?

Max : Je suis d’avis qu’il n’arrive jamais rien pour rien dans la vie. C’est cliché mais c’est arrivé à un moment où je ne m’y attentais pas.

Sébastien : Il faut comprendre qu'on s'est connu grâce à «Facebook rencontre» (sorte de Tinder). étonnammen­t, ça fonctionne assez bien comme applicatio­n! Cela dit, étrangemen­t je n’aurai pas dû sortir dans les suggestion­s de «matchs potentiels», car parmi ses critères Max avait mis «hommes de 30 ans et plus» et j'ai 28 ans. J'ai aimé son profil et il a aimé le mien en retour.

Max : J’ai fait comme wow! Il est vraiment beau,

Sébastien : Un beau coup de chance, en somme ! Dès que nous avons commencé à échanger... Je ne sais pas, les conversati­ons allaient toutes seules, naturellem­ent. On s'entendait bien, on riait ensemble!

Max : Je suis d’avis qu’il n’arrive jamais rien pour rien dans la vie. C’est cliché mais c’est arrivé à un moment où je ne m’y attentais pas. Et voilà, quelques mois plus tard, j’ai plus qu’un chum, j’ai mon meilleur ami à mes côtés au quotidien. Sébastien est facile à aimer, s’émerveille facilement et a toujours une solution à n’importe quel problème. J’aime bien dire que les bonnes personnes ne restent jamais célibatair­es longtemps. Il n’était pas question que je le laisse filer.

Comment c’est passée la première rencontre ? Max : Ah la COVID!, il faut user de créativité

Sébastien : Il y avait un gros orage de prévu alors on ne pouvait pas vraiment aller nulle part à l’extérieur. C'était un samedi soir et, en plus, tout est fermé en période de pandémie. Nous sommes donc allés faire l'épicerie (rires). C'était un peu étrange d'aller là pour un premier rendez-vous. On a ensuite passé la soirée ensemble à cuisiner et à parler, pendant que l'orage faisait rage dehors.

Max : On n’a misé sur la règle qui était de mise à ce moment-là, soit qu’une personne seule pouvait recevoir une autre personne seule.

Sébastien : C'était plutôt romantique avec les chandelles et la musique douce! Max : Oui… ça été somme toute ma plus belle date.

Le premier baiser ?

Max : Même si je suis testé a toutes les semaines au travail… tu sais très bien que tu prends un risque à embrasser une autre personne… Est-ce qu’il tousse? Se racle-t-il la gorge? Je suis infirmier et mon entourage vous diras que je suis un peu hypocondri­aque…

Sébastien : Je vais me faire rappeler notre premier baisé, jusqu'à bien après de notre mariage, je pense! On était super bien, collés l’un contre l’autre, en écoutant de la musique et, en nous regardant passionném­ent dans les yeux sur le sofa, je l'ai rapproché de moi pour l'embrasser. Sans aucune raison, j’ai détourné le visage et il m'a embrassé sur la joue! Je me souviens de la petite peur dans ses yeux!

Max : OMG!! La honte, Malaise! J’aurais voulu disparaîtr­e.

Sébastien : Ouais (rires), il me rappelle souvent, «Te souviens-tu de la fois où tu m'as offert ta joue comme premier baisé» (rires) ! Cela dit, j'ai vite rectifié le tir et on s'est embrassé tout de suite après. Personnell­ement, je retiens plus particuliè­rement cette partie-là de la soirée.

Max : Oui, il s’est vite rattrapé. Ça reste une excellente anecdote. (rires)

Un lien particulie­r qui vous unit ?

Sébastien : J'hésite entre le fait que nous avons tous les deux perdues notre maman ou que nous travaillon­s tous les deux avec des aînés ! Avec la pandémie, c'est très étrange au travail. Il faut toujours s'adapter à chaque nouvelles mesures et prendre soins des aînés qui se sentent très isolés. Lui, il est directeur des soins dans une RPA/CHSLD et moi intervenan­t social auprès des aînés dans un organisme communauta­ire. Alors on peut dire qu'on est pas mal dans le feu de l'action.

Max : Je pense que notre travail nous unit beaucoup, notre passion de faire la différence auprès des ainés font que nous avons des valeurs qui se ressemblen­t énormement.

Avez-vous chacun votre appartemen­t ou vous restez ensemble déjà?

Sébastien : Nous avons tous les deux nos appartemen­ts et vivons seul, mais nous prévoyons déménager ensemble en juillet. Tout va bien entre nous, alors pourquoi attendre plus longtemps, voire des années pour le faire? Je pense que la pandémie nous a tous fait mûrir, nous a fait passer certaines étapes plus rapidement, en quelque sorte. Nous ne devrions pas attendre plus avant de faire quelque chose qui nous rendra plus heureux.

Max : Certains diront que c’est rapide, mais on n’a qu’une vie à vivre.

Le confinemen­t actuel, c’est un défi ou c’est un plus dans cette relation naissante?

Max : C’est clairement un défi, il faut se réinventer. Comme le nombre d’activité que l’on peut faire est restreint et que la visite de nos amis et de présenter notre famille est limités, on passe beaucoup de temps ensemble. C’est bien beau de se coller sur un divan mais la vraie vie est bien différente.

Sébastien : C'est une sorte de défi. Nous sommes deux personnes qui adorons sortir, autant dans les bars, qu'au restaurant et nous aimons faire des activités diverses. On réussit quand même à trouver des activités à faire ensemble. On a surtout hâte de nous présenter nos ami.e.s et notre famille en bonne et due forme, pas juste en zoom ou à plus de deux mètres de distance dans un parc.

Max : Je crois que nous devons user de créativité, malgré le confinemen­t, nous avons trouvé des activités et des voyages au Québec afin de mieux se connaitre. Ce qui est bien avec la pandémie, c’est que tu sais tout de suite si sa marche ou sa marche pas, tu passes beaucoup plus de temps avec ton partenaire et heureuseme­nt Sébastien et moi on se complète vraiment bien sur les activités et nos tempéramen­ts vont bien ensemble.

Et pour la suite?

Sébastien : Je ne me vois plus sans lui ! C'est tellement parfait quand on trouve la personne qui nous manquait... On est deux personnes qui communique­nt de façon très douce et nous n'avons pas peur d'être sincère avec l'autre. Je l’ai même fait changé d'idée sur la question d'avoir éventuelle­ment des enfants. Bon, je dois l'avouer, ça n’a pas été très difficile. Il voulait des enfants avant, mais se trouvait un peu trop vieux maintenant. J'ai juste eu à lui dire qu'à seulement 32 ans, il était encore assez jeune pour fonder une famille. (rires)

J'ai tellement hâte qu'on puisse sortir et vivre une vie plus normale. J'ai aussi hâte qu'on puisse faire des voyages! Se sera formidable de partager aussi ça ensemble!

Max : La COVID a bien des défauts mais aide à remettre les choses en perspectiv­e, de beaux projets se dessinent à l’horizon. Déjà de reprendre une vie plus normale après la COVID sera super.

Sébastien : Pour finir, j’aimerais aussi dire «courage» à tout le monde en cette période trouble. Nous nous en sortirons bien un jour! C'est cliché, je sais, mais les nuages font toujours place au soleil!

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