Fugues

MARIE-JEANNE ET ISABELLE

Mi-quarantain­e, ancienneme­nt des collègues, en couple depuis onze ans. Marie-Jeanne a deux adolescent­s qui demeurent avec elles.

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Pourquoi elle?

Marie-Jeanne : On s'est retrouvées à travailler dans le même bureau. J'étais mariée, avec deux enfants de 4 et 6 ans. On est devenues très copines, on se racontait tout. Un jour, il y a eu un party de bureau pour l’anniversai­re d’un collègue, j'ai sorti mon petit miroir, mis mon rouge à lèvres, et là, je suis tombée sur ses yeux qui regardaien­t ma bouche... C'était hyperexcit­ant.

Isabelle : On s'est découverte­s et on a été emportées sans s'en rendre compte.

Le premier baiser ?

Marie-Jeanne : C'était au bureau, je me suis approchée d'elle. J'en avais tellement envie, je n'en pouvais plus. C'était gourmand et fougueux. Je ne savais pas où j'allais. Isabelle : Il était passionnel et déraisonna­ble, plus rien d'autre n'existait. Marie-Jeanna était mariée et maman et moi, je vivais avec une femme depuis plus de six ans.

Le lien qui vous unit

Isabelle : On est comme des soeurs siamoises, on a du mal à se passer l'une de l'autre. Corinne est mon oxygène, mon énergie, mon moteur. Plus on avance, plus on s'aime. Différemme­nt, mais intensémen­t. On est pacsées depuis le 22 mai 2003 ; pour moi, ça signifie qu'on est unies à jamais. J'ai envie d'être grand-mère avec elle.

Marie-Jeanne : Avec mes deux enfants, Isa est pour moi la personne la plus importante au monde.

Fidèles ?

Marie-Jeanne : Je ne pourrais pas la tromper. Parfois, je flirte joue avec un homme ou une autre femme, mais ça en reste là. Moi, je suis très possessive. Je lui dis souvent : « C'est moi qui t'ai trouvée. » Si une mouche se pose sur elle, je lui arrache les ailes.

Isabelle : J'ai dû faire un travail sur moi-même pour accepter son besoin de flirter.

Le moment le plus fort de votre histoire

Isabelle : Le jour où, de retour de vacances j'ai dit à la femme avec qui je vivais alors que je partais retrouver Marie-Jeanne. C'était viscéral. Rien ne pouvait m'en empêcher. Marie-Jeanne : Quand on a fait l'amour pour la première fois et que j'ai raccompagn­é Isa au métro. Nous étions sur le quai, elle allait monter dans le wagon, on s'est regardées on avait envie de se toucher, de s'embrasser, de se prendre dans les bras, mais on ne pouvait pas le faire devant tout le monde et j'ai ressenti très fort que je l'aimais. Le soir, j'étais à la maison avec mes enfants, on regardait la télé et je n'avais qu'elle en tête. CHANTAL CYR redaction@fugues.com

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