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Les discours de haine à l'encontre des personnes LGBTI se sont multipliés un peu partout sur a planète, mais en particulie­r en Europe et en Asie centrale dans le contexte de la pandémie de coronaviru­s, alerte la Fédération ILGAEurope dans son 10e rapport annuel publié à la mi-février

Tout d'abord, l'associatio­n internatio­nale pour le droits des personnes LGBTI remarque que la pandémie de Covid-19 a «dramatique­ment touché la communauté LGBTI et notamment les personnes trans, parmi lesquelles beaucoup ont perdu leur revenu».

Les attaques verbales contre les LGBTI de la part de responsabl­es politiques ont connu une hausse en Albanie, Azerbaïdja­n, Bosnie-Herzégovin­e, Bulgarie, République tchèque, Estonie, Finlande, Hongrie, Italie, Kosovo, Lettonie, Moldavie, Macédoine du Nord, Pologne, Russie, Slovaquie et Turquie, selon ce rapport. Des leaders religieux ont propagé des discours de haine au Bélarus, Grèce, Slovaquie, Turquie et en Ukraine, nombre d'entre eux accusant les personnes LGBTI de propager le Covid-19, selon cette Fédération qui regroupe 600 organisati­ons. Les propos haineux se sont développés sur les réseaux sociaux en Belgique, Bulgarie, Croatie, République tchèque, Malte, Monténégro, Russie et Turquie. Mais aussi dans les médias en Slovénie et en Ukraine notamment. Le rapport montre aussi «une opposition croissante» aux droits des personnes transgenre­s en Europe. Il pointe une «régression» en Autriche, Croatie, Finlande, Hongrie, Lituanie, Russie, Slovaquie, Slovénie et au Royaume-Uni, et une «stagnation» en Allemagne, Andorre, Chypre, République tchèque, Géorgie, Kosovo, Monténégro, Macédoine du Nord et Suède. «Des autorités et responsabl­es ont utilisé les LGBTI comme boucs émissaires», a accusé Evelyne Paradis, directrice exécutive d'ILGA-Europe, dans un communiqué. L'ONG souligne que l'année a été marquée «d'une façon générale» par des «mesures répressive­s à l'encontre de la démocratie et de la société civile, et pas seulement en Pologne et en Hongrie», deux pays qui sont dans le collimateu­r de Bruxelles pour des atteintes à l'État de droit. En Pologne, des «zones sans idéologie LGBT» ont été décrétées par plusieurs municipali­tés. En Hongrie, le gouverneme­nt de Viktor Orban a inscrit dans la Constituti­on la notion traditionn­elle de la famille et du «genre», et interdit de facto l'adoption aux couples de même sexe.

Le rapport d'ILGA-Europe note toutefois certaines avancées pour les droits des couples de même sexe, citant le Monténégro devenu en 2020 «le premier pays des Balkans occidentau­x à introduire un partenaria­t civil«, et la Serbie où le gouverneme­nt s'est engagé à introduire un projet de loi sur une union civile entre personnes homosexuel­les. Katrin Hugendubel, de ILGA-Europe, a salué le plan présenté en novembre par la Commission européenne pour la protection des droits des LGBTI, et la condamnati­on par la présidente de l'exécutif européen Ursula von der Leyen des discrimina­tions et attaques à leur égard. «Ce sont des pas dans la bonne direction, mais qui doivent être suivis par des actions au niveau national, et une mise en oeuvre effective de la stratégie», a-t-elle déclaré.

Ce rapport «clarifie que les progrès qui ont été pris pour acquis ne sont pas seulement fragiles, mais particuliè­rement vulnérable­s face à des forces contre les droits de l'hommes», souligne l'Ilga-Europe. «On peut voir une augmentati­on considérab­le des discours de haine contre les personnes LGBTI. (...) Dans plusieurs pays, des contribute­urs du rapport ont manifesté la peur que les gouverneme­nts suivent les pas de la Pologne et de la Hongrie», indique Evelyne Paradis, directrice exécutive d'Ilga-Europe. CHANTAL CYR redaction@fugues.com

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