Douglas Murray remet en cause la notion de communauté LGBT
L'écrivain britannique néo-conservateur et polémiste Douglas Murray s’attaque dans un essai intitulé Lagrandedéraison à la politique des identités qui se fondent sur la race, le genre et sur la diversité sexuelle. À l’instar d’Éric Duhaime dans son essai de 2017, La Fin de l’ homosexualité et le dernier gay, Murray remet en cause la notion même de communauté LGBTQI+.
Douglas Murray a beau s’identifier comme homosexuel, l'écrivain et journaliste se garde bien d’écrire «en tant que tel», puisque c’est un procédé qu’il dénonce. Dans son livre, qui propose une analyse des questions liées à la sexualité, à la technologie et à la race, l'auteur défend la thèse que ces questions sont des déclencheurs de violences imminentes. Il s'intéresse aux nouvelles guerres culturelles qui investissent les universités, les écoles et les foyers au nom de la justice sociale et de la politique identitaire.
Dans LaGrandedéraison, il revient sur l’extraordinaire vitesse à laquelle a changé la manière dont les homosexuels sont perçus en Occident. Jusqu’en 1973, l’homosexualité figurait dans la catégorie des «troubles du comportement» selon l’Association des psychiatres américains qui suggérait de la traiter par des thérapies appropriées… Les choses ont bien changé depuis dans le sens d’une tolérance toujours plus grande... Et ce changement s’est fait collectivement et individuellement assez rapidement. Il rappelle qu’à l’époque où son époux était président des états-Unis, Hillary Clinton se déclarait farouchement opposée au mariage de personnes du même sexe. à présent, elle y est tout aussi favorable.
Mais, selon Douglas Murray, le mouvement gai, LGBT ou queer, lui, n’est pas tolérant. Alors qu’ils sont devenus, à leur tour, des minorités ridicules, ceux qui persistent à voir dans l’homosexualité une déviance et un «péché», et font la promotion des «gais repentis» comme les réalisateurs du film VoicesoftheSilenced, se voient empêchés d’exprimés leurs thèses. L’auteur se demande de manière un peu démagogue si, à présent qu’il «triomphe», le mouvement gai ne devrait-il pas faire preuve de la tolérance qu’il réclamait pour luimême à l’époque où il fallait se cacher pour aimer d’autres hommes, se demande l’auteur?
Les médias, relève Douglas Murray, félicitent les gais qui assument leur homosexualité et les mettent souvent en avant. Mais pourquoi ceux qui font le chemin inverse vers l’autre sexe sont-ils systématiquement considérés comme «inauthentiques»? Les nouvelles doctrines font pourtant sans cesse l’éloge de la fluidité. Les préférences sexuelles sont fluctuantes. On devrait, selon lui, s’abstenir de les figer et d’en faire une «identité». Cette vision résume la majeure partie du livre systématiquement opposé à «la politique de l’identité».
Pour Douglas Murray l’homosexualité par essence est une trangression des normes. Manipulé par ceux qui entendent la représenter pour assurer leur propre pouvoir, le mouvement gai est, selon lui, divisé, en réalité, en deux tendances peu conciliables. Une frange milite pour une forme de normalisation. On y réclame d’être reconnus comme des gens comme les autres, formant des familles stables et élevant des enfants. à l’opposé, la frange dite queer estime, au contraire, que l’homosexualité constitue une transgression des normes, en particulier familiales, et qu’elle doit viser à une transformation i radicale di le de la société. société De ce fait, elle considère les gais intégrés comme ternes et «inauthentiques». On en eu un exemple, lors de la campagne pour les primaires démocrates en 2020, lorsque l’un des candidats, Pete Buttigieg, homosexuel et marié à un instituteur (récemment nommé Ministre des Transports des états-Unis par le président Biden), a fait l’objet d’attaques venimeuses, non pas dans la presse conservatrice, mais sous la plume de journalistes de la presse de gauche.
Douglas Murray prend aussi l’exemple de Peter Thiel, le milliardaire co-fondateur de Paypal, connu pour ses idées libertariennes. Selon un journaliste du magazine gai Advocate, «il a abandonné son identité queer (…) Son orientation sexuelle ne suffit plus à faire de lui un gai authentique». Pour l’être défend Murray, «il faudrait dorénavant partager les causes politiques de la communauté».
Pour illustrer sa thèse, Murray rappelle que le romancier Bret Easton Ellis, a été «désinvité» à la cérémonie de la Gay and Lesbian Alliance Against Defamation (GLAAD), pour des tweets où il s’était moqué de l’exigence de faire jouer des rôles d’homosexuels par des acteurs gais. «L’association prêchait la tolérance, mais s’empressait de gifler quiconque ne marchait pas au pas de son programme et de son idéologie.
«Lorsqu’une communauté se flatte de ses différences et puis bannit des gens parce qu’ils s’expriment – non par des discours de haine, non, mais parce qu’elle n’aime pas leurs opinions, un fascisme corporatif est mis en place.»
Et vous, qu’en pensez-vous?