Fugues

Pierre-Luc Gagné fait rugir sa plume

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à la fois désillusio­nné et romantique, Pierre-Luc Gagné publie son tout premier - et très court - recueil de poésie, L’homme estunlionq­uejen’ai sufairerug­ir, quelques semaines après la fin de ses études en création littéraire à l’Université Laval.

Il allait de soi pour l’auteur de 25 ans, originaire de Rimouski, de s’exprimer par la poésie. «C’est ma façon d’être le plus connecté à moi-même pour exprimer ce que je ressens et ce que je perçois à travers les autres. Certains écrivains sont très bons dans la narration et la descriptio­n fine de personnage­s, mais quand j’essaie, c’est un échec monumental. Je n’ai pas de plaisir. La poésie est naturelle pour moi.»

Assez naturelle pour que ses professeur­s le couvrent fréquemmen­t de compliment­s, en confirmant un talent dont il doute pourtant encore. «Parfois, je trouve mon recueil réussi. D’autres fois, je trouve ça vraiment pas bon. Quand je recevais les commentair­es de mes profs, des gens qui ont écrit, qui ont beaucoup lu et qui ont vu bien d’autres étudiants avant moi, ça me permettait de croire que j’ai les aptitudes pour faire ce qui me passionne le plus dans la vie.»

Sa passion, c’est l’écriture. Celle-ci lui permet de partager certains de ses sentiments les plus intimes. «Je voulais que mon recueil soit teinté de ce qui me touche le plus: la mélancolie, une espèce d’amour-haine face à l’autre, face à moi, face à la vie, face à tout.»

Fait d’anecdotes, de réflexions et de réactions à ses amours avec des hommes, son livre est fait d’ironie, de candeur et de cynisme. «Je crois davantage à l’amour pour les autres, mais il y a toujours une partie de moi qui pense que ça va m’arriver réellement et que je vais pouvoir vivre, ainsi qu’écrire, des passages amoureux avec une finalité plus positive. Les textes sont à l’image de ce qui se passe dans ma tête. Je crois qu’on peut sentir dans le recueil un effet de tourbillon incessant d’émotions.»

évoquant des parcelles de tendresse et de brefs extraits d’érotisme, l’auteur a écrit ces passages sans retenue. «C’est une thématique qui revient souvent dans mon écriture, de façon quasi involontai­re. J’écoute mon instinct. Je ne me censure pas. Je n’ai ni le goût de me retenir ni de choquer à tout prix. Je veux juste être sincère envers moi-même pour rejoindre l’autre et transmettr­e l’émotion.»

Quitte à être pris à mi-chemin entre l’abandon et l’hésitation. «Il veut oser et ne s’empêcher de rien, mais à un moment donné, il manque de souffle. Il n’a pas le choix de peser sur le frein et de se calmer, car avec le temps, ça le gruge...»

SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com

INFOS | L'HOMME EST UN LION QUE JE N'AI SU FAIRE RUGIR, éDITEUR HAMAC

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 ??  ?? Bien qu’on puisse imaginer d’entrée de jeu que le narrateur, son alter ego, est en quête de l’Autre, on réalise bien vite qu’il est surtout en quête de sensations, de passion et de désir dans une forme absolue. «Je pense que ce n’est que ça. Que ce soit à travers l’autre ou lui-même, il cherche à se sentir en vie, par la tristesse de la perte, ses déchirures, sa jouissance et tout ce qu’il peut expériment­er pour se sentir vivant.»
Bien qu’on puisse imaginer d’entrée de jeu que le narrateur, son alter ego, est en quête de l’Autre, on réalise bien vite qu’il est surtout en quête de sensations, de passion et de désir dans une forme absolue. «Je pense que ce n’est que ça. Que ce soit à travers l’autre ou lui-même, il cherche à se sentir en vie, par la tristesse de la perte, ses déchirures, sa jouissance et tout ce qu’il peut expériment­er pour se sentir vivant.»

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