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Journée de visibilité lesbienne

- JULIE VAILLANCOU­RT julievaill­ancourt@outlook.com

Comme le veut désormais la tradition, le premier week-end de juin sera l’occasion de célébrer la Journée de visibilité lesbienne (JVL). Pandémie oblige, le Réseau des lesbiennes du Québec (RLQ) organisera, une fois de plus, cet évènement en ligne. Tour d’horizon de l’évènement avec Julie Antoine, directrice générale du RLQ.

Si la Journée de visibilité lesbienne est célébrée depuis plusieurs décennies, elle se transforme­ra, au fil des ans, à l’image de l’évolution des droits des LGBTQ+, mais également de la place des lesbiennes en société. Revendique­r les droits des femmes de la diversité sexuelle et accroitre leur visibilité n’est pas une mince affaire, puisque malgré les avancées législativ­es, du travail demeure au niveau de l’acceptatio­n sociale, explique Julie Antoine.

«Malheureus­ement, depuis quelque temps, le Réseau constate qu’il y a un recul au niveau du droit des femmes et de la considérat­ion de leurs droits même si certaines lois et instances se mettent en place, la société n’est pas encore assez conscienti­sée pour pouvoir vraiment engendrer des changement­s collectifs et structurel­s», d’où l’importance d’une journée qui permet d’investir l’espace public pour mettre de l’avant ces enjeux. Cette année encore, la Banque TD se joint à l’évènement afin de financer cette importante initiative. Si l’an dernier, Safia Nolin était la porte-parole pour une deuxième année consécutiv­e, cette année, la JVL mettra de l’avant un nouveau visage bien connu, ici comme à l’internatio­nal.

Celle qui prêtera sa voix à l’évènement sera dévoilée sous peu, notamment dans le zine de Portraits JVL 2021, au même titre qu’une trentaine de femmes LGBTQ+ québécoise­s. Ces modèles positifs seront présentés sous forme d’un décompte sur le web, puis dans le zine, en format papier, en juin. Et ce, au même titre que les Prix hommage et visibilité remis à des personnali­tés publiques out ayant marqué le milieu québécois de par leurs activités profession­nelles respective­s. Ces prix seront dévoilés, sous peu, sur le site web du Réseau des lesbiennes du Québec, au même titre que la programmat­ion complète de

l’évènement qui se déroulera les 5 et 6 juin, afin d’offrir plusieurs activités et une visibilité tangible aux lesbiennes. Si plusieurs personnali­tés du milieu artistique québécois prendront part aux activités, en ligne, mentionnon­s le retour d’Eugénie Lépine-Blondeau à l’animation, tandis que des activités de yoga et de tarot seront offertes. Également, l’humour sera au rendez-vous, puisque le rire est vital pour plusieurs, en cette période difficile, où plusieurs femmes LGBTQ+ vivent un isolement que la pandémie n’a fait qu’exacerber.

Bien que la Journée de visibilité lesbienne existe depuis 1982, sa pertinence est d’autant plus importante, aujourd’hui, en 2021, conclut Julie Antoine: «la violence envers les femmes est visible dans la sphère publique, avec les féminicide­s notamment, mais il y a toute une partie encore invisibili­sée, tout ce qui traite de la lesbophobi­e. Beaucoup de violences envers les femmes qui aiment les femmes proviennen­t des personnes, des instances, mais aussi des conditions sociales. L’an prochain, ça fera 40 ans que la Journée existe. Elle s’est transformé­e, elle a changé, mais elle est toujours présente pour dénoncer l’invisibili­té constante des enjeux liés aux femmes de la diversité sexuelle, dont la lesbophobi­e.»

D’ailleurs, le 17 mai prochain, dans le cadre de la Journée internatio­nale contre l’homophobie et la transphobi­e, le RLQ présentera les résultats d’une enquête menée auprès de plus de 700 répondante­s LGBTQ+ de partout à travers le Québec afin de mettre de l’avant les enjeux liés aux femmes de la diversité sexuelle. Sans conteste, un incontourn­able pour accroitre la visibilité.

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