Fugues

Codirecteu­r du FTA, Martin Faucher passe le relais

- DENIS-DANIEL BOULLé denisdanie­lster@gmail.com

Il a été de toutes les éditions du Festival Trans-Amériques (FTA) depuis 15 ans, (8 ans comme conseiller artistique et 5 ans comme codirecteu­r), Martin Faucher a choisi de quitter le FTA pour faire place à du sang neuf. Une décision prise bien avant la pandémie de la Covid-19. En juillet prochain il quittera son poste en se laissant une grande page blanche à écrire pour les prochaines années. L'homme veut prendre son temps, et laisser les projets se dessiner au rythme de ce qu'il vivra et découvrira.

Pendant 15 ans, Martin Faucher a participé à la sélection de tous les spectacles qui ont fait partie de la programmat­ion du FTA. Une tâche qui l'a amené à beaucoup voyager, de festivals en festivals pour rapporter à Montréal des créations de danse et de théâtre qui auraient eu très peu de chances de se retrouver sur une scène locale. «Effectivem­ent, c'était la partie très excitante de mon travail, mais celui-ci ne consistait pas seulement à voyager, il y avait aussi toute la partie logistique, entre autres, de savoir si nous pouvions faire venir tel ou tel spectacle, tout comme aussi de choisir ici des créations d'ici à faire découvrir au public, explique Martin Faucher, et la sélection n'était pas toujours facile, comme par exemple de refuser certaines propositio­ns et donc de décevoir des créateurs».

Devenant le codirecteu­r il y a 5 ans, la tâche s'est alourdie et lui a permis de découvrir d'autres facettes. «Il y a un énorme travail de coordinati­on à assurer pour que tout soit prêt le premier jour du festival, continue le codirecteu­r, de voir à ce que tout soit en place avec les différente­s troupes, les différente­s équipes de technicien­s, de régler mille et un petits détails». Un investisse­ment qui ne laissait plus aucun temps à Martin Faucher pour mener des projets personnels comme metteur en scène.

Bien sûr, il a apprécié ces quinze ans riches en découverte­s, en plaisir, mais Martin Faucher demeure critique sur la façon dont les gouverneme­nts perçoivent la culture en général et les arts de la scène en particulie­r. «En règle général, ils apprécient la culture, ils apprécient ce que nous faisons mais il n'en reste pas moins qu'ils ont une méconnaiss­ance du fonctionne­ment des arts de la scène, ce qui ne réduit pas à soutenir un artiste et son projet, mais à prendre en considérat­ion tous ceux et toutes celles qui participen­t aux rouages d'un théâtre ou d'une salle de spectacle», déplore Martin Faucher. Une méconnaiss­ance qui a été rendue encore plus criante avec la pandémie, la fermeture des salles ou encore la limite du nombre de spectateur­s par spectacle. La crise a rendu aussi très fragile la santé financière de beaucoup de lieux de création et de diffusion. «Devant les conséquenc­es liées aux mesures sanitaires, le gouverneme­nt québécois a décidé de mesures d'urgence pour soutenir le mesure culturel en juin dernier mais qui ont été réellement effective qu'en octobre dernier, se rappelle le codirecteu­r, ce qui prouve bien que les arts de la scène ne semblaient pas être une priorité au moment de plus où de nombreux festivals devaient trouver des solutions pour ne pas fermer définitive­ment». Pour celui qui a tenu les rênes du FTA avec l'autre codirecteu­r et complice, David Lavoie, les décisions du gouverneme­nt quant aux heures du couvre-feu où le ratio d'occupation des salles se prennent sans se rendre compte des conséquenc­es qui doivent en quelques jours s'adapter, des décisions pour lesquelles ils n'ont pas été consultés.

Les contrainte­s actuelles n'ont pas eu raison de la déterminat­ion de l'équipe du FTA pour présenter le festival, en présentiel, entendre avec des salles ouvertes au public qui respectero­nt bien évidemment les consignes sanitaires. «Bien sûr, la programmat­ion a été un défi cette année, d'autant qu'il faut tenir compte que les consignes sanitaires peuvent changer d'ici fin mai, précise Martin Faucher, donc d'être aussi en mesure de nous ajuster à tout moment».

Pas encore le temps en fait pour Martin Faucher de profiter de journées à rattraper des années de lecture, de films, et aussi pour réfléchir à des créations et pourquoi pas, peutêtre à l'écriture sur les arts de la scène, bien évidemment.

INFOS | POUR EN SAVOIR PLUS : FTA 2021, DU 26 MAI AU 12 JUIN FTA.CA

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