Fugues

André De Pelteau est décédé

- ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com INFOS | FACEBOOK.COM/ANDREDEPEL­TEAU

Décédé d’un cancer le 17 avril dernier à Montréal, André De Pelteau, souffrait déjà d’un cancer du poumon lorsque les médecins ont détecté un cancer généralisé qui, malheureus­ement, a fini par l’emporter en quelques semaines, à l’âge de 78 ans. André De Pelteau était un créateur avec un grand «C»! Sur plus de quatre décennies, il a collaboré à plusieurs événements et clubs dans le milieu gai et ce, dès les années 1970.

«Au revoir André! Un grand artiste qui ne cherchait pas les honneurs», écrivait l’ex-propriétai­re de la Boîte en haut, du Lounge l’Un et l’Autre et d’autres commerces dans le Village , Yvon Jussaume sur sa page Facebook. Décorateur, sculpteur, peintre et c ostumier, ce «Léonard de Vinci» des temps modernes n’a jamais cessé d’étonner. Ses performanc­es Créatures en direct dans les bars comme le K.O.X., l’Équus ou même dans la rue, lors du Festival des Arts du Village (devenu le Festival Mtl en Arts), resteront inoubliabl­es pour ceux qui ont eu la chance d’y assister. Complice de Jean-Denis Lapointe sur plus de trois décennies, De Pelteau brassait la cage des arts et s’éclatait allègremen­t dans une folie créatrice.

«Il était très flambo yant, c’était quelqu’un de très créa tif», explique Jean-Denis Lapointe, directeur artistique dans les premières années du Festival des arts du Village. «André De Pelteau avait beaucoup de goût, mais il était très e xcentrique. Il était fier de se présent er vêtu de manière flamboyant­e, pour aller à la Place des arts, portant du cuir, du suède ou encore de la peau de crocodile. Il a peint des fresques monumental­es dans des maisons. Malheureus­ement, il ne reste pas grand-chose de ses oeuvres et il ne prenait pas de photos non plus de ses oeuvres, ce qui fait qu’il est presque impossible de retracer tout son travail.»

Homme aux c ent talents, André De Pelteau avait débuté sa carrièr e en déc orant le Salon du cadeau qui réunissait les profession­nels et les commerçant­s de ce domaine. Il faisait la décoration des kiosques et particuliè­rement ceux des entreprise­s de fleurs artificiel­les. «C’était surprenant, détaillé et imaginatif, il gagnait régulièrem­ent le 1er prix pour ses décors», se remémore encore Jean-Denis Lapointe qui a aussi été copropriét­aire du légendaire bar Le Lézard, dans les années 1980, au coin des rues Saint-Denis et Rachel.

Malgré ses nombreux contrats de décoration, André De Pelteau trouvera le temps, à la fin des années 1970 et au début des années 1980 d’ouvrir trois commerces, tous sur la rue Saint-Denis: d’abord le r estaurant Le Petit Péché, ensuite il v a agrandir la ca ve de c e local pour ouvrir le resto Les Urnes pour finir par laisser tomber la restaurati­on pour inaugurer un bar pour hommes seulement, l’Équus. «C’était un bar chic dans lequel André a vait peint une incr oyable murale avec des chevaux, explique Jean-Denis Lapointe qui, quelques années plus tard, a racheté ce bar pour y ouvrir le Zorro. « L’Équus a connu beaucoup de succès et André l’a gardé cinq ou six ans, je crois bien.»

André De Pelteau a aussi participé au défilé du Festival des Arts du Village (qui a débuté en l’an 2000) pour lequel il créait des per sonnages fantastiqu­es et élaborés. E t il faisait aussi beaucoup de bodypainti­ng, une pr atique artistique très populair e à l’époque . «Avec André, on avait décoré le parc de l’Espoir pour y présenter des hommages à Fellini et à Cocteau. C’était spectacula­ire. Il a vait créé de t oute pièce une sort e de r oulotte de romanichel­s. À la fin du f estival, les gens ne v oulaient pas qu’on l’a démonte, donc on l’avait laissée sur place durant deux semaines. Mais il fallait bien rendre le parc aux gens qui voulaient commémorer le décès de proches des suites du VIH-sida», poursuit JeanDenis Lapointe avec une certaine émotion.

Au fil des ans, André De Pelteau a fabriqué les déc ors de nombreux spectacles qui se sont tenus dans des bars comme le Campus ou le Stud. «André était aussi dans l’agence et a tenu plusieurs rôles dans des films et des émissions de télé. Il avait un talent naturel pour le jeu d'ac teur, allant de per sonnages aristocrat­iques ou e xcentrique­s à d'autr es rôles de sans-abri. Dans tous les cas, il était terribleme­nt crédible André fut mon complice pendant très longt emps», se r appelle Jean-Denis Lapointe qui gérait, jusqu’au début de la crise de la COVID-19, une agence de casting à Montréal.

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