Une marche colorée sous le signe de la jeunesse et des revendications
La marche de la Fierté du 15 aout dernier a attiré beaucoup de jeunes, en plus des groupes communautaires et d’intérêts habituels. La nouvelle formule proposée par Fierté Montréal en ces temps de pandémie — sans chars allégoriques ou véhicules motorisés — a été, de l’avis de plusieurs, un véritable succès, qui a redonné un coup de jeunesse à l’événement.
Après quelques discours, l’artiste et porte-parole de Fierté Montréal Sandy Duperval a invité les gens à se placer pour le départ, qui s’est fait un peu après les 13h prévus. Le cortège s’est ébranlé sur l’avenue du Parc près du parc Jeanne-Mance pour se diriger vers le Village à en passant travers le centre-ville sur René-Lévesque. Costumes colorés, maquillages brillants, nombreux drapeaux de la diversité sexuelle et de genre, pancartes de solidarité et de revendications pour plus d’acceptation de la part de la population de cette diversité : tels étaient les éléments de cette marche-manifestation qui s’est déroulée dans le calme et la bonne humeur, tout en ayant un ton revendicateur.
En ouverture, on retrouvait John Banks, militant de la première heure qui a organisé en 1979, avec La Brigade Rose, la toute première marche LGBTQ+ de Montréal, qui comptait 52 participants. Tout au long de la marche, les organismes communautaire et de loisirs LGBTQ+ étaient bien présents avec leurs bannières et leurs costumes colorés : de la Fondation émergence à Helem Montréal, en passant par les Archives gaies du Québec (AGQ), l’Aide aux Trans du Québec (ATQ), le Réseau des Lesbiennes du Québec, Grey and Gray, Fierté Agricole, le GRIS-Montréal, JAG de la Montérégie, Interligne, Maison Plein Coeur, À pieds levés, les Draveurs, équipe Montréal, À Pieds Levés, Fugues et bien d’autres…
On a pu voir, les ministres Simon Jolin-Barrette, responsable de la lutte contre l’homophobie, et Ian Lafrenière, qui représentaient le gouvernement du Québec. Et on a croisé les Manon Massé, Gabriel Nadeau-Dubois et Ruba Ghazal de Québec solidaire, de même que Dominique Anglade, la cheffe du Parti libéral du Québec. Année d’élections — municipales et fédérales — oblige, il y avait de nombreux élu.e.s et candidat.e.s, comme la mairesse Valérie Plante ou encore le conseiller Robert Beaudry, qui sollicitent de nouveaux mandats aux prochaines élection municipales de novembre. Et, bien que Denis Coderre ait été absent pour des raisons familiales, ses candidats LGBTQ+ du Centre-Ville — dont Daniel Vaudrin, Serge Sasseville et Malika Dehraoui — ont déambulé tout sourire. Le candidat à la mairie de Montréal Balarama Holness y a lui aussi fait une apparition. Profitant de ce premier bain de foule après l’officialisation du déclenchement des élections fédérales par Justin Trudeau en fin de matinée, plusieurs élu.e.s et candidat.e.s de plusieurs partis se sont joints aux dizaines de milliers de participants. Ç’a notamment été le cas du chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, qui a rejoint la marche en cours de route avec sa conjointe, sa fille et plusieurs candidat.e.s de son parti. Du côté du Parti libéral du Canada, les ministres Mélanie Joly et Steven Guilbeault ont pris part à la marche entourés d’autres députés et de nombreux militants. À la fin du cortège, le chef du Nouveau Parti démocratique Jagmeet Singh a été vu en compagnie notamment du député Alexandre Boulerice.
À part les bannières des groupes et associations communautaires ainsi que celles des partis politiques, les messages portés à bout de bras durant la marche étaient aussi diversifiés que celles et ceux qui y ont pris part. Les jeunes étaient partout et nombreux. D’adolescent.e.s à jeunes adultes, ielles représentaient toutes les facettes de la diversité sexuelle et de genre, s’affirmant haut et fort et de façon très colorée. En fin de parcours de la marche, la foule s’est littéralement déversée dans le Village, directement sur la rue SainteCatherine après avoir emprunté Atateken, insufflant au quartier un air de festival qu’on n’avait pas vu depuis deux ans.