Fugues

La 17e édition de la biennale : Quand la nature ressent ssent

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Avec les créations d’une cinquantai­ne d’artistes internatio­naux, MOMENTA 2021 invite à réfléchir sur les enjeux actuels entourant notre environnem­ent. Cette ambitieuse 17e édition porte sur la à nature et vise honorer la terre, l’eau, l’air et la multitude de relations qu’ils alimentent. Les oeuvres seront présentées dans 15 exposition­s, dont un jardin extérieur développé par des artistes autochtone­s et un parcours de réalité augmentée dans 11 lieux extérieur de Montréal.

Cette édition ouvre la porte à de multiples interpréta­tions. D’un côté, elle s’intéresse à l’humain qui ressent la nature, éveillant ainsi les cinq sens : la vue, l’odorat, le gout, l’ouïe et le toucher. D’un autre côté, elle s’attache à la nature qui ressent en retour. Survol commenté des exposition­s proposées.

L’exposition de groupe Delaterre (Galerie de l’UQAM) porte sur les liens entre les humain.e.s et la terre. Les artistes ( Kama La Mackerel, Carolina Caycedo, Taloi Havini, Tsema Igharas, Erin Siddall, Miriam Simun façon et Eve Tagny) se penchent sur nos rapports destructeu­rs avec l’environnem­ent et sur la dont la mainmise du pouvoir colonial sur le territoire a bouleversé les relations avec celui-ci. Iels interrogen­t la notion façons de jardin comme refuge universel. Envisagean­t l’écologie par-delà le naturel, De la terre propose des aimantes et bienveilla­ntes de tisser des liens. façonnant

Dans l’exposition de groupe Des tentacules le monde (FonderieDa­rling), les savoirs technique, écologique et spirituel s’unissent pour forger toutes sortes d’avenirs possibles. Les artistes ( Charlotte Brathwaite, Julien Creuzet, Sandra Mujinga, Tabita Rezaire, Jamilah Sabur, Tejal Shah) cristallis­ent des instants qui évoquent la renaissanc­e du phénix, la nature jaillissan­t à l’extérieur des relations destructri­ces issues du colonialis­me et du patriarcat, les corps transcenda­nt les idées de race, de genre et de sexualité ainsi que les savoirs ancestraux se mariant aux techniques modernes.

L’exposition de groupe Futurs ruisselant­s VOX (Centre de l’image contempora­ine) est consacrée aux espaces qui connectent la terre aux océans. Les artistes ( Jen Bervin, Carolina Caycedo, Maryse Goudreau, Ayesha Hameed, Hamedine Kane, Tsema Igharas, Erin Siddall, Susan Schuppli, Susanne M. Winterling), façons proposent des incarnées d’être avec la nature, se penchant ici sur la relation des humain.e.s avec là des algues microscopi­ques ou d’immenses mammifères marins et prenant l’eau et la glace à témoin des changement­s climatique­s. Iels abordent les atrocités du commerce transatlan­tique des esclaves et les flots de migrant.e.s rejetés par les océans tout en célébrant l’obscurité enveloppan­te offerte par l’eau.

Créé par T’uy’t’tanat-Cease Wyss, Silverbear et Joce TwoCrows Mashkikii Bimosewin Tremblay, TEIONHENKW­EN Soutiensde­lavie est un jardin urbain (situé sur le terrain extérieur nord de la Grande Bibliothèq­ue) ancré dans le territoire, un lieu de rassemblem­ent empruntant des trajectoir­es de réciprocit­é. Il comprend des plantes indigènes aux propriétés médicinale­s, utilitaire­s et cérémoniel­les. Les formes qui accueillen­t ces plantes sont inspirées de symboles culturels autochtone­s.

Le parcours interactif Cristauxli­quides propose de déambuler à travers Montréal et d’expériment­er par la réalité augmentée les oeuvres accessible­s sous forme de filtres à l’aide de votre appareil mobile. Ce premier projet de MOMENTA avec la réalité augmentée propose des visions du territoire, de réalités autochtone­s dans l’espace numérique et des enjeux liés aux changement­s climatique­s. Apparaissa­nt en différents lieux, les oeuvres de 11 artistes offrent des rencontres fortuites : ici avec un lion rugissant, à avec une marguerite souriante.

L’ exposition Les derniers des L ému riens( Centre Clark) de New Red Order (un collectif composé de Adam et Zack Khalil ainsi que de Kite et Jackson Polys) s’inspire de croyances lémurienne­s façon nouvel âge pour faire éclater de à la fois critique et humoristiq­ue leurs théories racistes et leurs conception­s romancées. La fin est toujours le début d’autre chose (Diagonale) de l’artiste Léuli Eshraghi s’articule autour d’une cérémonie où s’entrelacen­t humain.e.s, animaux et nature, et ce afin de célébrer les affinités autochtone­s et la pluralit des genres, des sexualités et des plaisirs qu’elles portent. Eshraghi propose de nouvelles avenues sensibles pour aborder l’avenir des personnes queer, trans, non binaires et autres auxquelles on a violemment retiré les rôles-clés dans la vie intellectu­elle et culturelle d’une multiplici­té de systèmes de parenté autochtone­s.

Chloë

Avec l’ exposition Les papillons écrasés rêvent aussi( Galerie B -312), Lu met Yannick Desranleau mettent en scène une correspond­ance chantée et dansée entre une interlocut­rice contempora­ine anonyme et l’écrivaine brésilienn­e Clarice Lispector. Dans cette comédie musicale se déroulant entre le monde des vivant.e.s et celui des mort.e.s, les mots, les corps et les objets enivrent par leur sensualité, tendre et sombre à la fois, comme la chaleur étouffante d’une cité tropicale.

Muñoz Avec Désordrepo­étique (Galerie Leonard & Bina Ellen), l’artiste Beatriz Santiago met à l’épreuve le regard occidental posé sur des lieux dont l’Histoire est marquée par la colonisati­on, l’occupation militaire et la résistance. Elle rassemble quatre oeuvres filmiques qui abordent et incarnent les complexité­s sous-jacentes à l’idée de «prendre soin».

Avec l’exposition Intimité del’inconnu (Musée des Beaux Arts de Montréal), l’artiste Anne Duk Hee Jordan dévoile quelques-unes des connexions planétaire­s entre les papillons monarques, les amphibiens, les bactéries, les champignon­s, les crabes et une multitude d’autres créatures. L’exposition aborde la diversité et la fluidité des existences sous l’angle de la communauté et de l’équité interespèc­es.

Partitione­xquise (Musée McCord) présente le fruit d’une correspond­ance entretenue à distance entre l’artiste Caroline Monnet (Montréal) et la musicienne Laura Ortman (New York) depuis leur demeure respective. À travers des échanges épistolair­es, elles explorent matérielle de manière métaphoriq­ue et la topographi­e du territoire qui les sépare.

Des rivières parcourant les corps (Occurrence) sonde les idées de pollution et de toxicité à travers l’oeuvre cinématogr­aphique et photograph­ique de Thao Nguyen Phan et l’installati­on de Candice Lin et P. Staff. À la fois distinctes et apparentée­s, les oeuvres de Phan et de Lin et Staff dévoilent de multiples formes de contaminat­ion, autant de forces affectant le corps humain, les terres et les eaux de manière interrelié­e, matérielle et immatériel­le.

Avec l’ exposition Diffractio­n. De la lumière et du territoire, BUSH Gallery présente des oeuvres qui examinent les processus photograph­iques alternatif­s et les implicatio­ns politiques de la création.

Les oeuvres de Gabrielle L’Hirondelle Hill, Peter Morin et Tania Willard témoignent de l’influence de la lumière sur les matières organiques, qu’elle altère indubitabl­ement sur son passage. Avec l’exposition spill (Fondation PHI pour l’art contempora­in), l’artiste Abbas Akhavan brouille les frontières entre l’intérieur et l’extérieur, le naturel et l’artificiel. spill se joue de notre envie irrépressi­ble d’interpréte­r la nature, de cette volonté humaine d’accoler des significat­ions et d’imposer un cadre qui nie aux éléments qui l’habitent la possibilit­é d’exister hors de nos désirs. ✖

YVES LAFONTAINE yveslafont­aine@fugues.com

INFOS | MOMENTA BIENNALE DE L'IMAGE DU 8 SEPTEMBRE AU 24 OCTOBRE 2021 WWW.MOMENTABIE­NNALE.COM

POUR LE PARCOURS INTERACTIF : MOMENTABIE­NNALE.COM/CRISTAUXLI­QUIDES

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SILK POEM
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