Fugues

Concours de nouvelles de Fierté Littéraire : Briser le silence

- DENIS-DANIEL BOULLÉ denisdanie­lster@gmail.com INFOS | WWW.FACEBOOK.COM/FIERTELITT­ERAIRE WWW.FACEBOOK.COM/EVENTS/3384856513­28305

Fierté Littéraire ne prend pas ou peu de vacances. Après avoir animé plusieurs soirées littéraire­s pendant la semaine de la Fierté, l'organisme n'est pas à court de projets et réservera surement des surprises dans les mois qui viennent. En attendant, celleux qui se sentiront interpellé.e.s par la thématique peuvent soumettre d'ici le 1er octobre prochain une nouvelle fictionnel­le ou autobiogra­phique de 1000 à 1500 mots.

«On parle beaucoup de la violence dans les couples hétérosexu­els depuis quelques années, et c'est une bonne chose, mais on ne parle pas beaucoup de la violence et de ses multiples formes que peuvent vivre des personnes LGBTQIA dans leur relations», explique le directeur général de Fierté Littéraire, Denis-Martin Chabot. Il résume ainsi le thème choisi cette année. Lui-même a vécu de la violence psychologi­que au sein d'une relation et en a fait part dans une forme romancée dans son livre Escales pari siennes, paru en 2020.

La violence dans un couple LGBTQ prend les mêmes formes et les mêmes couleurs que dans n'importe quel couple. Sauf que les personnes LGBTQ qui la vivent ne savent pas toujours comment s'en sortir. «Il faut savoir que souvent les personnes LGBTQIA n'osent pas en parler par honte, parce qu'elles pensent qu'elles ne seront pas crues, par leurs ami.e.s, leurs familles, et les autorités sensées intervenir, comme la police. Ou encore elles ne savent simplement pas qu'il existe des ressources d'aide prêtes à les recevoir et à les entendre», précise DenisMarti­n Chabot.

Il faut donc briser le tabou, et le moyen par lequel Fierté Littéraire y contribue, c'est ce concours de nouvelles qui a lieu grâce à un soutien financier du Bureau de lutte contre l'homophobie et la transphobi­e et du programme fédéral Nouveaux horizons pour les aîné.e.s. Le 1er octobre prochain, un jury se penchera sur les texte reçus et en retiendra 6, et les noms des auteur.trice.s seront dévoilé.e.s à la mi-novembre. Lors d'une soirée de gala qui aura lieu au début de décembre, l'identité de la personne finaliste choisie sera annoncée et elle recevra une bourse de 1 000 $. Les autres auront-ielles écrit pour rien? «Bien sûr que non, car plusieurs des textes seront réunis dans un recueil qui paraitra au début de l'année prochaine, continue Denis-Martin Chabot. Par la diversité des textes publiés, on pourra se rendre compte de l'ampleur que prend la violence conjugale, qu'elle soit psychologi­que ou physique, et aussi sexuelle dans de nombreux cas».

Comme le répète souvent Denis-Martin Chabot, la littératur­e a un pouvoir transforma­teur. Elle permet de mettre des mots sur des réalités que vivent les personnes LGBTQIA et donc de les informer, de les aider et aussi de briser leur silence. Les personnes LGBTQIA ne sont pas épargnées par les difficulté­s majeures qui peuvent affecter toute relation conjugale. Certaines y sont d'ailleurs plus susceptibl­es que d'autres en raison de leur statut social, de difficulté­s mentales ou physiques, de leur statut légal dans la société. Enfin, d'autres restent attachées dans leur relation à des conception­s très hétéronorm­ées et patriarcal­es, considéran­t la personne avec qui ielles sont en relation comme leur propriété.

Fierté Littéraire ne défend pas une littératur­e LGBTQ uniquement comme force de résistance culturelle, mais l'organisme veut aussi jouer un rôle positif dans les problémati­ques que rencontren­t et vivent nos communauté­s. Gageons que les prochains thèmes de ce concours de nouvelles toucheront d'autres groupes oubliés de nos communauté­s qui vivent l’ostracisme en raison de leurs origines, de leur statut socioécono­mique, de leur sexe ou de leur genre, etc.

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