THE POWER OF THE DOG
De la photographie d'Ari Wegner à la musique de Jonny Greenwood, en passant par une reconstitution historique sans faute et des paysages éblouissants, Jane Campion rappelle avec ce film puissant tout son savoir-faire cinématographique. Mais Jane Campion est aussi, et sans doute avant tout, une conteuse exceptionnelle de drame humain. Adapté du roman de Thomas
Savage, Le Pouvoir du chien n'est en effet pas qu'une démonstration experte de style, mais un drame moderne puissant sur la filiation et l'amour, la masculinité, les mondes de l'enfance et de l'âge adulte. Dans les années 1920 au Montana, Phil (Benedict Cumberbatch) et George (Jesse Plemons)
Burbank sont deux frères, riches éleveurs de bétail et propriétaires du plus grand ranch de la région. Phil est un homme intelligent et éduqué mais qui a fait le choix de la vie rustre des cowboys. Son frère George, à la sensibilité plus développée, est en retrait par rapport à son frère. On découvre cette relation en introduction du film, un film immédiatement très beau plastiquement et admirablement réalisé. C’est une tragédie intime et familiale, brassant des thématiques comme la masculinité et l'homosexualité, l'intelligence de gens solitaires, l'amour fraternel et filial, la nostalgie des enfants et la résignation des adultes. La fin du film révèle toute la puissance du drame en dévoilant la nature profonde de ses protagonistes. La force et la faiblesse se renversent, l'amour et la cruauté s'échangent, la violence qui s'est construite pendant tout le film éclate d'une manière inattendue. ✖