Fugues

Phillip Lewitski interprète Link dans Wildhood

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Avant Wildhood, nous t’avons vu dans plusieurs séries comme Utopia Falls, Vikings et Supernatur­al. Comment en es-tu venu au métier d'acteur?

PHILLIP LEWITSKI : J'ai été scolarisé à la maison presque toute ma vie. Mes parents nous ont inscrit, mes sept frères et soeurs et moi, dans différente­s activités parascolai­res pour voir ce qui résonnait avec nous. J'ai tout fait, du sport aux instrument­s de musique en passant par le théâtre. Et quand je me suis retrouvé sur une scène avec un texte à la main, j'ai su immédiatem­ent que c'était ce que je voulais faire. Je n'avais aucune idée que je pourrais avoir une carrière au cinéma et à la télévision, mais pour le jeune de dix ans que j’étais, être sur cette petite scène était suffisant. Notre famille est très artistique et mes parents voulaient simplement que nous poursuivio­ns ce dont nous étions amoureux. J'ai l'impression que parce que j'ai été élevé comme ça, je n'ai jamais été intimidé par l'industrie. J'y suis plutôt allé à fond, sachant que ma famille me soutenait.

C'est un rôle vraiment spécial que tu as dans Wildhood, différent de ce qui t’est habituelle­ment offert. Comment le rôle de Link s’est-il été présenté à toi?

PHILLIP LEWITSKI : J'étais en voyage avec ma mère quand on m'a envoyé le scénario pour la première fois. Nous avons lu le tout ensemble. à la fin, nous étions tous les deux en larmes et avons ressenti ce lien profond avec l'histoire. C'est à ce moment-là que j'ai su que je devais suivre le voyage de Link.

Comment t’es-tu préparé pour le film?

PHILLIP LEWITSKI : Lors de mes discussion­s avec Bretten Hannam (NDLR : le réalisateu­r), nous avons décidé que Link devait être assez maigre, alors j'ai perdu environ 25 livres. Une fois que j’y suis arrivé et qu'ils m'ont teint et coupé les cheveux, je suis tombé dans les bras de Link.

Quelles ont été tes inspiratio­ns pour ce film?

PHILLIP LEWITSKI : J'aime faire un travail qui sonne vrai avec la tranche d'âge des adolescent­s et des jeunes adultes. Bien que Wildhood s’adresse à tout le monde parce que nous avons tous traversé les années déroutante­s de l’adolescenc­e, il reste important pour les jeunes qui se sentent coincés de voir d'autres traverser cette période. Parfois, le moyen le plus simple de se sentir comme si on n’est pas seul est de regarder quelqu'un d'autre traverser quelque chose de similaire, sachant qu'il y a une lumière au bout du tunnel et que rien ne dure éternellem­ent.

On voit ton personnage évoluer au contact d'une culture qu'il ne connait pas vraiment et de la découverte de son identité sexuelle. Comment t’es-tu connecté avec ça?

PHILLIP LEWITSKI : Je n'ai pas grandi sur une réserve et je n'étais pas du tout connecté à mon héritage en grandissan­t. Ce n'est qu'à l'adolescenc­e que j'ai commencé à me poser des questions et que j'ai creusé au plus profond de moi-même pour découvrir qui je suis et d'où je viens. Je suppose que je suis passé par la même découverte culturelle que Link.

Quand tu es sur le plateau, comment te prépares-tu à une scène?

PHILLIP LEWITSKI : En général, je fais simplement appel à mes ancêtres et à mes guides spirituels pour m'aider à naviguer à chaque instant de la scène. J'espère que tout ce qui arrive est censé arriver et fera honneur à ceux à qui l'histoire est destinée.

Le film a été tourné pendant la pandémie de COVID-19. Comment c'était? Comment ç’a affecté le tournage? Quelle était ta relation avec les acteurs sur le plateau?

PHILLIP LEWITSKI : Lorsque je suis arrivé sur notre lieu de tournage, j'ai été mis en quarantain­e dans une maison pendant deux semaines. C'était assez solitaire, mais ça m’a aidé à

vraiment comprendre ce que Link traverse. Nous avons également fait toutes nos répétition­s numériquem­ent. Au tournage, c'était beau de pouvoir enfin connecter physiqueme­nt avec ces acteurs avec qui je n'avais travaillé qu’à travers des écrans.

Chaque personne sur ce plateau avait son rôle et il y avait ce sentiment constant de sécurité, de soutien et d'amour pour ce que nous faisions.

De ton point de vue, comment les enjeux d'identité et d'appartenan­ce — à une famille, au peuple Mi'kmaq et à la communauté LGBTQ/bispiritue­lle — font de Link la personne qu'il est?

PHILLIP LEWITSKI : Je pense que les gens ne sont pas vraiment ce qu'ils sont tant qu'ils ne font pas tomber leurs murs pour mettre la peur de côté et se concentrer sur ce qui les rend heureux.

Nous n'avons que quelques années dans ce monde, alors pourquoi ne pas être authentiqu­e envers qui nous sommes vraiment au lieu d'essayer de plaire aux gens autour de nous et d'être qui nous pensons qu'ils veulent qu’on soit?

Quelles scènes as-tu préféré tourner et pourquoi?

PHILLIP LEWITSKI : Il y a eu tellement de moments spéciaux, mais un moment qui restera avec moi est la première fois que Link voit sa mère. La brillante actrice Savonna Spracklin et moi, nous avions été gardés à part avant cette scène pour que, lorsque nous tournerion­s cette première rencontre, ce soit vraiment la première fois que nous nous voyions. Je me souviens avoir levé les yeux et vu ma propre mère dans ses yeux.

L’entrevue s’est déroulée en anglais. Certaines légères modificati­ons ont été apportées pour en simplifier la lecture dans le magazine. Vous pouvez lire l’entrevue intégrale originale dans les pages de la section «English» de notre site Internet (www.fugues.com).

YVES LAFONTAINE yveslafont­aine@fugues.com

INFOS | LE FILM WILDHOOD SERA PRÉSENTÉ EN SOIRÉE D'OUVERTURE DU FESTIVAL IMAGE+ NATION, LE 18 NOVEMBRE, AU CINÉMA IMPÉRIAL.

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