Fugues

VALÉRIE PLANTE RENCONTRE LES COMMERÇANT­S DU VILLAGE

- DENIS-DANIEL BOULLÉ denisdanie­lster@gmail.com ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com

Le 15 février, en collaborat­ion avec la SDC Village Montréal, il y a eu une rencontre virtuelle à laquelle 45 personnes ont assisté pour discuter des enjeux du quartier et des projets futurs. On désirait, d’une part, du côté de la Ville, faire des annonces et, d’autre part, du côté des commerçant­s, établir un dialogue et poser des questions. Valérie Plante, mairesse de Montréal et de l’arrondisse­ment de Ville-Marie, ainsi que Robert Beaudry, conseiller du district de Saint-Jacques et membre du comité exécutif de la Ville, ont fait plusieurs annonces.

Il faudra réaliser des travaux d’urgence de collecteur­s d’égouts sur Sainte-Catherine, entre Atateken et Papineau, d’octobre 2022 à mars 2023, puis d’autres encore en 2023-2024. «On doit changer complèteme­nt les conduites d’eau puisque c’est au centre-ville qu’elles sont les plus endommagée­s, explique Valérie Plante. Par contre, on en profitera du même pour refaire des infrastruc­tures. On va investir des sommes importante­s pour le Village et on va tout faire pour que l’été se passe bien» a expliqué Robert Beaudry. «Donc, les deux prochaines piétonisat­ions ne seront pas touchées par ces travaux d’infrastruc­ture».

Toutefois, cela signifie que la nouvelle installati­on devant remplacer les Boules roses de Claude Cormier ne sera pas mise en place de sitôt. Il faut attendre la fin de tous ces travaux-là. «Bien sûr, nous sommes déçus de ne pas pouvoir voir cette installati­on d’étamines [stylisées] ce printemps, mais cela sera intégré au nouvel aménagemen­t du Village», a précisé Gabrielle Rondy, la directrice général par intérim de la SDC Village Montréal.

«Nous avons l’opportunit­é d’intégrer ce concept des étamines colorées à tout l’effort de revitalisa­tion du Village une fois ces travaux terminés», d’indiquer Robert Beaudry.

«On a beaucoup de travail à faire pour la réouvertur­e de ce printemps. Je sais que les bars ont été les premiers fermés et les derniers à ouvrir. On comprend que cela été très difficile pour le Village», dit Valérie Plante. «On veut travailler sur la sécurité, sur la propreté, etc. On veut que cela se passe bien pour la piétonisat­ion de cet été, pour les terrasses, […] on va aider les commerçant­s, il y a des programmes. On a mis 1M$ sur le programme des pop-up shops [au centre-ville], donc on peut aider. Il y a aussi des programmes durant les travaux pour les commerçant­s. Il s’agit d’un engagement concret de notre administra­tion à l’améliorati­on du Village, et ce, dès cet été».

Fatigué et meurtri par la pandémie, le Village pourra compter sur l’arrondisse­ment et des activités grâce à un partenaria­t avec le Quartier des spectacles. Au cours de cette année, l’arrondisse­ment mettra en marche quatre «forums» sur : le développem­ent social, la vie culturelle, le développem­ent économique et la bonificati­on de l’expérience piétonne et commercial­e. «Ici, ce n’est pas une consultati­on classique, on veut ici que les résidents, que les commerçant­s puissent s’exprimer pour voir sur quoi on s’entend collective­ment et qui va mener sur des stratégies concrètes. On veut que cela répondent aux défis, aux attentes des gens du Village et d’offrir une meilleure expérience client lorsque ceux-ci viennent dans le Village», précise Robert Beaudry. ✖

aussi à la Ville pour des changement­s réglementa­ires pour pouvoir intervenir auprès des propriétai­res ce qui est la meilleure façon pour éviter la dégradatio­n des bâtiments, et l'accentuati­on qui peut en découler, comme l'occupation illégale, des incendies, etc. Pour lutter contre l'inoccupati­on, on veut avec nos partenaire­s, dont la SDC, attirer des nouvelles entreprise­s, comme des start-up, ou encore des boutiques avec des bureaux à partager. On pense aussi à l’occupation transitoir­e par des OBNL ou des organismes culturels.

Le rôle du fédéral et du provincial pour aider la Ville dans ses défis comme l'itinérance ou encore le logement abordable et le logement social ?

ROBERT BEAUDRY : La question est intéressan­te puisque l'itinérance est une responsabi­lité partagée avec le provincial et le fédéral. Mais je préfère rester sur l'arrondisse­ment dans lequel se trouve le Village. On sait que le fédéral a débloqué de l'argent pour mettre sur pied des programmes en direction de cette population. Nous avons aussi une bonne collaborat­ion avec le gouverneme­nt du Québec.

Mais je crois qu'il faudrait encore améliorer la collaborat­ion car la pandémie a mis en lumière les failles. Par exemple, comment les refuges vont sortir de la pandémie ? D'une part, ils manquent de fonds. D'autres part, ils devront continuer de respecter des mesures sanitaires, le personnel est épuisé et l'on voit aussi s'aggraver le manque de personnel. Il faut penser aussi d'autre part à des refuges qui soient adaptés aux problémati­ques particuliè­res.

On ne peut pas mélanger des personnes qui ont perdu leur logement avec des personnes qui ont des problèmes de dépendance ou encore de santé mentale. Pour moi, il y a un axe important à regarder, c'est le logement social pour permettre à une partie des personnes itinérante­s de retrouver un toit. La même chose avec un logement abordable. On parle de la hausse des prix des loyers, mais on doit aussi la hausse du prix de la vie qui rend encore plus difficile l'accès à un logement.

Il reste qu'il est étonnant le temps que prend la constructi­on de logements sociaux et de logements abordables, cinq, six ans parfois plus ?

ROBERT BEAUDRY : On a beau avoir le meilleur projet au monde, cela ne sert à rien si on n'a pas le budget adéquat. Il faut revoir cette façon de faire. Actuelleme­nt, quand le moment de la constructi­on se fait, et comme il s'est passé plusieurs années, le coût n'est plus le même et l'on demande un financemen­t complément­aire. Ce qui ajoute des délais supplément­aires et les coûts, eux, continuent d'augmenter. Actuelleme­nt, on fait du rattrapage, l'argent reçu sert, non pas à de nouvelles unités de logement, mais à des projets sur la table depuis 4 ans. Je ne doute pas de la volonté du fédéral et du provincial, même si je les crois parfois éloignés du terrain, mais dans l'équation pour la constructi­on des logements abordables et des logements sociaux on ne prend en compte que les coûts, alors qu'il y a en bout de ligne des grandes économies à faire quand les gens ont un toit, économie en santé, en sécurité, etc. Je compte vraiment sur l'engagement du Québec. ✖

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