Fugues

Ramener le tourisme à Montréal et dans le Village

- INFOS | WWW.AHGM.ORG ANDRé C. PASSIOUR apassiour@gmail.com

Depuis le mois de novembre dernier, Jean-Sébastien Boudreault, l’ancien vice-président de Fierté Montréal, a été nommé au poste de président-directeur général d’une importante associatio­n hôtelière de Montréal. évidemment, la relance du tourisme est sa préoccupat­ion majeure après deux ans de restrictio­ns causées par la pandémie de la COVID-19. Mais comment relancer le tourisme à Montréal et le tourisme LGBTQ+ en particulie­r ? C’est ce qu’on a tenté de savoir.

Vols annulés par milliers, frontières fermées pour limiter la propagatio­n, congrès et colloques internatio­naux redirigés vers des plateforme­s numériques, etc., rien n’allait plus dans notre monde. Le tourisme était à l’arrêt et les hôtels se sont vidés. « Au Québec, nous sommes sur une bonne lancée, la plupart des restrictio­ns tombent, mais maintenant il faut que le fédéral enlève l’exigence du test PCR, surtout si les voyageurs possèdent leur passeport vaccinal. Cela met un frein important au tourisme et ce n’est plus agréable de voyager », indique Me Jean-Sébastien Boudreault, le président-directeur général de l’Associatio­n des hôtels du Grand Montréal (AHGM).

À n’en pas douter, Montréal est une ville touristiqu­e avec ses quelque 20 000 chambres d’hôtel disponible­s et ses 12 000 travailleu­rs et travailleu­ses. « Cela représente 60 000 repas par jour », dit Jean-Sébastien Boudreault. « Ça veut dire au minimum que 20 000 personnes vont prendre le métro ou un taxi, aller au restaurant, au musée, assister à un festival ou à un spectacle, etc. En redynamisa­nt l’hôtellerie et le tourisme, c’est tout un écosystème incroyable qui se remet en marche, c’est l’alimentati­on, l’événementi­el, le mariage, etc. que l’on fait tourner. Et il y a aussi tout le tourisme d’affaires qui draine aussi beaucoup de ressources. Mais il faut être créatif à présent pour attirer le tourisme. »

Le mot d’ordre : créativité

Depuis quelques semaines, on peut assister au spectacle Céleste du Cirque éloize à l’hôtel Fairmont Le Reine Elizabeth. «C’est un bel exemple de créativité et d’innovation », de renchérir le PDG de l’AHGM. « Ça prend aussi des événements et des festivals forts pour attirer le tourisme », poursuit-il. On a la chance d’avoir à Montréal une industrie de lA (intelligen­ce artificiel­le) vigoureuse et des entreprise­s comme Moment Factory. Pourquoi ne pas s’en servir ? Il faut que le séjour autant dans la métropole qu’à l’hôtel devienne une véritable expérience. Il nous faut innover. Ça prend aussi des chefs créatifs dans les restos des hôtels pour accueillir des congressis­tes ou des mariages. […] Il faut revalorise­r les différents métiers de l’industrie hôtelière. […] »

Les yeux de Jean-Sébastien Boudreault pétillent lorsqu’on lui parle du Village, ça bouillonne dans la tête de celui qui siège d’office au conseil d’administra­tion de Tourisme Montréal. Comme on le sait, il y aura un tout nouvel hôtel à la Place Dupuis. « Ce sera très beau et, en plus, ils désirent faire une grande murale comme celle de Leonard Cohen. Les gens voudront venir se faire photograph­ier avec cette fresque, ce sera fantastiqu­e. Et en plus, c’est la porte d’entrée du Village. On se doit d’améliorer la situation du secteur et des commerces. Il faut qu’on fasse de la rénovation de commerces. Il faut que ce soit accueillan­t. On ne doit pas laisser passer cette opportunit­é », insiste-t-il.

Celui qui siégera sous peu sur un comité consultati­f sur l’aéroport de Montréal croit que, là encore, on se doit d’innover : « Nous avions le 2e Village le plus en vue après San Francisco, mais maintenant, c’est loin d’être le cas parce que d’autres grandes villes nous ont devancés. Auparavant, les gens venaient voir les Boules roses [de Claude Cormier], là il n’y en a plus, mais on peut faire autrement, mais aussi intéressan­t. Profitons de l’IA, par exemple, pour faire quelque chose de totalement nouveau et qui attirera autant les Montréalai­s et les Québécois que les visiteurs d’ailleurs. Autrement dit, il ne faut pas avoir peur non plus de s’associer à des partenaire­s. »

« De manière urgente », pense-t-il, « il faudrait que la SDC du Village et Fierté Montréal annoncent les activités de cet été pour que d’éventuels touristes et visiteurs puissent planifier leur séjour dans la métropole. […] Il faut aussi qu’on arrête de se chicaner et que l’on soit fiers du Village, de notre communauté et de ce qui a été réalisé jusqu’à présent. »

Cela signifie aussi de publiciser le tout à l’internatio­nal par les nombreux moyens que l’on possède aujourd’hui…

Redémarrer les soirées dans les bars et les clubs, remettre sur les rails les divers événements et partys et créer des projets pouvant ramener autant la clientèle locale que les touristes après cette longue période de crise sanitaire, afin de redynamise­r le Village. « Il faut que ce soit beau, propre et agréable et que les gens de la communauté LGBTQ+ puissent trouver des bases communes sur lesquelles bâtir ensemble. Ça aussi, c’est urgent », souligne-t-il.

« Il nous faut mousser tous les aspects de Montréal, la restaurati­on, le nightlife, les institutio­ns, les festivals, le Village, etc. Et cela commence par les Montréalai­s eux-mêmes, d’en être fiers et d’y participer », dit Me Jean-Sébastien Boudreault qui est originaire du Saguenay–Lac-Saint-Jean et qui a choisi, il y a 18 ans, de venir s’installer à Montréal « parce que c’est une belle ville qui a beaucoup à offrir mais, justement, on l’oublie trop souvent ». ✖

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