Fugues

MISTR BEAR : DES DÉFIS ET DES RÊVES!

- ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com

Si vous allez vous promener un dimanche dans le Village, alors des spectacles de cabaret et de burlesque vous attendent. Encore là, simultaném­ent, on aura droit à des prestation­s sur deux scènes, avec deux animateur·rice·s, généraleme­nt des drag queens, et plusieurs numéros.

Lors de l’ouverture et de la fermeture de la saison de ces animations, soit le 16 juin et le 4 septembre, on aura droit à un formidable groupe de percussion­s brésilien au nom enchanteur de Kumpa’nia. «Cette formation défilera dans le Village avec beaucoup d’énergie. Ce sera très percussif et très, très festif», souligne Louis Guillemett­e.

Toute la programmat­ion sera annoncée sur les réseaux sociaux de la SDC une semaine à l’avance et on connaîtra ainsi les noms des artistes.

«Lorsqu’on peut le faire, on sera aussi complément­aire aux divers événements dans le quartier, comme Montréal complèteme­nt cirque ou encore le Festival Mtl en Arts. Par contre, durant Fierté Montréal, on laissera à cette organisati­on le soin de présenter ses propres activités et on reviendra après. Nous ne sommes plus en restrictio­ns sanitaires, donc cela laisse place à plus de créativité et c’est ce qu’on a tenté de faire avec la programmat­ion de cet été», conclut Louis Guillemett­e qui est aussi professeur à l’École nationale de cirque. ✖

Mistr Bear célèbre cette année ses quatre ans d’existence sur la rue Sainte-Catherine Est, à proximité du parc de l’Espoir. Tenir le coup durant deux ans de pandémie, ça relève de l’exploit! Un site web transactio­nnel qui roule bien et qui ramène de la clientèle satisfaite est une bénédictio­n pour Mistr Bear qui, si tout se passe comme prévu, ouvrira bientôt une succursale au Mexique, à Puerto Vallarta. Plus que jamais, l’équipe dynamique de Mistr Bear est prête à relever les défis! En fait, Mistr Bear, c’est plus qu’une boutique. C’est d’abord et avant tout une oeuvre d’amour et de passion, celle de ses copropriét­aires et fondateurs. «Ça n’a pas été facile, mais on a réussi à passer à travers la crise sanitaire. On s’était mis des plexiglass entre l’atelier et l’avant de la boutique. Mais comme nous étions fermés, les commandes arrivaient par Internet et il fallait les remplir. Jonathan Grandolfo, lui, travaillai­t comme un malade de l’autre côté dans l’atelier pour confection­ner les vêtements et moi j’étais de l’autre bord à préparer les colis parfois jusqu’à minuit ou 1h du matin pour que cela puisse partir le plus rapidement possible. Nous étions laissés à nous-mêmes sans aucun autre employé en raison de la distanciat­ion. Il y a eu des moments où, oui, on a eu le goût de pleurer et on a eu le coeur à l’envers de dire aux employés qu’on ne pouvait pas les garder. Mais après, certains sont revenus quand on a pu rappeler notre monde. On est encore vivant et on continue…», explique Christian L. Boudreau, copropriét­aire de Mistr Bear.

Christian «Chris» L. Boudreau, Jonathan «Jo» Grandolfo ainsi que Nicolas Paquette sont les trois propriétai­res de Mistr Bear. À l’origine, Luca Colucci, le conjoint de Jonathan faisait partie du trio de départ, «mais avec la crise de la Covid et tout ce qui s’en est suivi, ça ne tentait plus à Luca d’être présent dans la boutique, donc on l’a proposé à Nicolas qui était le gérant depuis le premier jour. Par contre, Luca continue sa contributi­on à Mistr Bear», confie Christian Boudreau.

On ne fera pas ici la nomenclatu­re des items et vêtements vendus chez Mistr Bear, mais le fait que l’on puisse se procurer des tailles disponible­s allant du XS à 4XL est l’une des raisons qui explique que cette boutique ait autant de succès. Et il y a de quoi tomber littéralem­ent en amour avec leurs nombreux T-shirts avec ces mignons «bears» souriants, entre autres. «Au cours des dernières années, le Pet Play a pris beaucoup d’expansion, donc on a créé encore plus de masques de chiens et tout ce qui va avec, c’est fait ici, et les gens adorent ce qui est québécois parce que cela est de meilleure qualité et que ça encourage la main d’oeuvre locale. C’est une de nos valeurs sûres», ajoute Christian L. Boudreau. Il n’y a pas que cela, en plus d’une clientèle hétéro qui fréquente Mistr Bear, la communauté trans se fait aussi plaisir avec les vêtements proposés par cette boutique. «Un T-shirt c’est un T-shirt. Ça ne dit pas que c’est pour un gars ou pour une femme, n’importe qui peut le porter», rappelle Christian Boudreau.

Les mesures sanitaires allégées durant l’été 2021, aident, mais à peine la tête sortie hors de l’ea, voilà qu’à l’automne, une autre brique leur tombe dessus. Le matin du 29 octobre 2021, un incendie majeur se déclare dans l’édifice adjacent. Plus de 100 pompiers sont demandés sur les lieux. La bâtisse menace de s’effondrer. «Nous étions dévastés, avoue le copropriét­aire. On avait appelé la Ville 31 fois pour leur indiquer qu’il y avait des squatters dans le bloc, on les voyait faire du BBQ dans les poubelles. Mais personne n’agissait. On a perdu des milliers et des milliers de dollars à cause du feu. Toute l’équipe a travaillé très fort pour survivre à cette épreuve. Et, comme tu le vois, on est encore debout!»

PUERTO VALLARTA

Mistr Bear est déjà distribué par des détaillant­s aux États-Unis, en Europe, comme en France ou en Belgique par exemple. «Nos modèles sont différents de ce qui se fait ailleurs. Ils plaisent beaucoup parce qu’ils sont pour tout le monde, pour les personnes genrées, les non genrées, nos vêtements conviennen­t à une large clientèle», explique Christian L. Boudreau. Ce dernier est un amoureux de Puerto Vallarta. Il y va deux ou trois fois par an depuis les quinze dernières années. Il voyait là-bas des gens qui portent la marque Mistr Bear, et pas uniquement des Québécois, mais aussi des Mexicain·e·s, des Américain·e·s qui, probableme­nt, ont commandé par Internet. De là, une idée à germé dans la tête des copropriét­aires : ouvrir une succursale là, au Mexique! D’autant plus que le ‘’Pet Play’’ grandit là-bas aussi et les amateur·rice·s se regroupent dans les partys et les divers événements. «À partir de novembre, c’est très tranquille dans le Village, donc je peux aller à Puerto Vallarta en hiver où c’est très occupé là-bas et revenir en été alors que les affaires reprennent avec la piétonnisa­tion. C’est possible de faire les deux. C’est un projet fou mais on y croit […] le monde est super accueillan­t là-bas et on nous demande d’ouvrir une boutique. Cela nous procurera une nouvelle visibilité auprès de la clientèle locale et touristiqu­e qui apprécie nos créations», explique Christian L. Boudreau. Cela devrait se concrétise­r par l’ouverture officielle d’une 2e succursale à Puerto Vallarta. «Les loyers sont très abordables si on les compare à d’autres villes, comme Toronto par exemple. Je crois que c’est plus que faisable [d’y avoir pignon sur rue] et Jonathan et Nicolas travaillen­t comme des fous pour que cela se fasse», lance-t-il. ✖

INFOS | MISTR BEAR, 1336 Ste-Catherine E, Mtl, Qc, H2L 2H5 T. (514) 379-3769 https://mistrbear.com/

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