Fugues

Fierté et entreprise

- YVES LAFONTAINE yveslafont­aine@fugues.com

Publicités ciblées, produits dérivés et logos d’entreprise­s aux couleurs de l’arc-en-ciel. Parfois critiquée, la « commercial­isation » entourant les revendicat­ions de la communauté LGBTQ+ a néanmoins également contribué à faire avancer la cause.

Ce phénomène dure déjà depuis plusieurs années, mais il semble s’être amplifié récemment. Dès les années 1990, les entreprise­s privées ont commencé à s’allier au milieu LGBTQ+. Au même moment naissait le concept de pinkwashin­g, qui dénonçait la commercial­isation de la campagne contre le cancer du sein. L’étiquette colle maintenant à certaines entreprise­s accusées de se rapprocher de la communauté LGBTQ+ pour en tirer profit, monétairem­ent ou socialemen­t.

Il n’en demeure pas moins que cette associatio­n de longue date entre entreprise­s et communauta­ire a bénéficié aux deux parties. Cela dit, c’est à partir du moment où l’entreprise n’est pas authentiqu­e dans sa démarche que l’on peut commencer à parler de washing et ceci peut, bien évidemment, nuire aux marques qui en abusent. Si une compagnie joue la carte de l’inclusivit­é pour de mauvaises raisons, à long terme, elle risque d’en payer le prix, parce qu’on vit dans un monde de plus en plus transparen­t.

Cela étant, il ne faut pas diaboliser les intentions des entreprise­s privées, même si leur modèle d’affaires demeure basé sur le capitalism­e, car il y a somme toute peu d’entreprise­s qui ont une approche mensongère à l’égard de leur engagement auprès de la communauté LGBT. Si on s’attarde aux impacts sociaux de manière globale, notamment en matière d’acceptabil­ité et de normalisat­ion, si on regarde également l’apport économique direct de ce genre d’initiative, on se trouve devant un portrait assez positif.

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