Les aspects à considérer au moment de faire ses semis
Une erreur fréquente commise par les jardiniers néophytes consiste à choisir ses semences sans considération pour l'environnement immédiat dans lequel elles croîtront. Pourtant, chaque variété requiert une attention et des soins spécifiques. Voici quelques aspects essentiels à considérer au moment de planifier vos semis et votre jardin.
1 Le matériel de base
Avant de commencer vos semis intérieurs, regroupez le matériel essentiel : des contenants, un terreau neuf, des étiquettes, un pulvérisateur, un dôme (ou un sac en plastique) et un plateau (pour un arrosage en profondeur). Pour vos semis extérieurs, il vous faudra prévoir :
• Un râteau, pour niveler le sol ;
• Un cordeau (ou un ruban à mesurer), pour mesurer l'espacement entre les trous ;
•
Une truelle, pour former les trous ou les sillons, pour mélanger le compost à la terre, pour repiquer de jeunes plants et pour enlever les mauvaises herbes ;
• Un arrosoir, idéalement à pomme, puisque qu'il produit de fins jets, ce qui limite les risques de déterrer les semis.
2 Le choix des semences
Pour faire des semis, il faut… des semences ! On peut bien sûr en dénicher dans les centres jardin, mais également auprès de semenciers québécois, du réseau des Semences du patrimoine (semences.ca) ainsi qu'aux Fêtes des semences qui se déroulent chaque année dans plusieurs jardins de quartiers ou dans certains établissements. Ces événements permettent en prime d'en apprendre davantage au sujet de la culture de végétaux. On peut même se procurer des graines dans les bibliothèques de semences sous certaines conditions : informez-vous auprès de votre municipalité.
Psst ! Tant qu'à vous procurer des semences, privilégiez les semences québécoises ou canadiennes (un bon point de départ pour bénéficier de cultures qui s'adaptent à notre climat !) ainsi que des semences biologiques.
3 Le temps dont on dispose
Faire ses semis, et éventuellement entretenir son potager, ça exige un minimum de temps ! Avant de vous lancer dans les semis intérieurs, vous devez être prêt à assurer le suivi des semis, c'est-à-dire à les arroser régulièrement, à les éclaircir (supprimer les plants plus fragiles afin de conserver les plus vigoureux), à les acclimater (les placer à l'extérieur avant de les transplanter afin de leur permettre d'apprivoiser le soleil et les écarts de température) ainsi qu'à les repiquer (les transplanter dans des pots ou directement dans le potager). Une fois les semis transplantés, il vous faudra prévoir une moyenne de deux heures d'entretien par semaine pour l'arrosage, le désherbage, etc. L'entretien doit aussi être régulier. Prévoyez le coup si vous avez l'intention de vous absenter pendant une certaine période, en demandant l'aide d'un proche, en misant sur des plantes qui requièrent moins d'arrosage ou en investissant dans un système d'irrigation, par exemple.
4 L'espace disponible
Non seulement il faut prévoir nos semis en fonction de l'espace dont on dispose au jardin, mais dans le cas de semis intérieurs, on doit aussi penser à l'espace que l'on pourra leur consacrer chez soi. Au jardin, l'espace requis pour chaque plante dépend surtout de ses besoins en nutriments : par exemple, plus un légume a besoin de nutriments présents dans le sol, plus il a besoin d'espace dans le potager. Si on ne lui offre pas l'espace nécessaire, la plante risque de se retrouver en carence. L'espacement dépend aussi de la grosseur de la plante à maturité : des plantes qui deviennent très grosses et qui sont trop près les unes des autres vont éventuellement se faire concurrence pour l'eau, les nutriments et le soleil, ce qui peut créer un milieu propice au développement de maladies, en plus d'être plus difficile d'accès pour les jardiniers. L'espacement suggéré est indiqué sur les sachets de semences.
5 La bonne période pour semer
La période à laquelle il est recommandé de débuter les semis diffère d'une plante à l'autre : celle-ci est indiquée sur la fiche technique de l'emballage des semences. Elle est déterminée en fonction de la date du dernier gel du printemps. On sème la plupart des graines à la fin mars, en avril ou en mai. Malgré les recommandations, soyez vigilant : la date du dernier gel du printemps varie d'une région à l'autre. Soyez d'autant plus vigilant si vos semences proviennent de régions éloignées, comme de la France. Gardez en tête qu'il vaut mieux commencer vos semis un peu trop tard que trop tôt. En effet, certains légumes tendent à germer rapidement, de sorte que si vous les semez trop tôt, les jeunes plants auront du mal à s'adapter lorsqu'ils seront transférés au jardin, et la récolte ne sera donc pas fructueuse. Par contre, si on sème trop tard, on risque de retarder la récolte ou même de la compromettre, en particulier pour les semences qui ont besoin d'un sol frais pour germer.
Prévoyez le coup !
La date du dernier gel se situe autour du 10 juin à Québec, et une semaine plus tard en arrière-pays et dans le Bas-dufleuve.
6 Le besoin en ensoleillement
Pour des semis intérieurs réussis, l'éclairage est essentiel : après la période de germination, ils auront besoin de
12 à 14 heures d'ensoleillement par jour idéalement. Il convient aussi de les disposer à proximité d'une fenêtre orientée au sud-est ou plein sud. Si ce n'est pas possible, on peut miser sur un éclairage d'appoint (des tubes fluorescents de 40 watts disposés à une distance de 15 à 20 cm au-dessus des semis, par exemple). Pour des semis extérieurs, le temps d'ensoleillement requis est précisé dans les fiches techniques que l'on trouve au dos des enveloppes de semis. On peut aussi trouver ces informations dans les livres d'horticulture. Il faut également déterminer les zones de la cour (ou du balcon) ensoleillées (plein soleil), celles mi-ombragées (soleil environ la moitié de la journée) ou ombragées (à l'ombre la majorité du temps).
7 Les compétences en jardinage
Certains végétaux étant plus faciles à cultiver que d'autres, il est déconseillé de se lancer dans les cultures plus complexes lorsqu'on est débutant. Mieux vaut commencer par des plantes reconnues comme étant faciles à cultiver, puis y ajouter progressivement de nouvelles variétés année après année, à mesure que l'on gagne de l'expérience. Même chose pour la taille du jardin : il vaut mieux commencer plus petit, puis augmenter peu à peu sa taille. Pour faire vos choix, n'hésitez pas à demander conseil à un expert dans un centre jardin, à vous référer à des ouvrages de référence en matière d'horticulture ou encore à vous fier aux fiches techniques des végétaux avant de déterminer vos choix. À titre indicatif, les carottes, les laitues, les pommes de terre, les courgettes, les tomates, les concombres et les haricots sont quelques exemples de variétés faciles à cultiver.
8 Les zones de rusticité
La zone de rusticité correspond au climat que peut tolérer chaque vivace : la carte est divisée en 10 zones se situant entre 0 et 9. Plus le chiffre est bas, plus l'hiver est froid ; plus il est élevé, plus l'hiver est doux. Des lettres indiquant des souszones (a = plus froid ; b = moins froid) se combinent aux chiffres pour apporter plus de précisions. Par exemple, pour une ville zonée 3b, on peut cultiver tous les légumes cultivables dans cette zone ou dans les zones inférieures à 3b (2a, 2b, 1a et 1b). Ainsi, il est impératif de choisir vos semences en fonction de la zone de rusticité minimale que peut tolérer une vivace dans votre région. Cette donnée est généralement inscrite sur les enveloppes des semences.