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«La France n’a pas été une terre d’accueil pour eux»

Il y a 80 ans, en janvier et février 1939, 500000 Espagnols ont traversé les Pyrénées pour échapper aux soldats du général Franco.

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PLes faits

edro Sánchez, chef du gouverneme­nt espagnol, est attendu dimanche dans les Pyrénées-Orientales. Il y rendra hommage aux exilés républicai­ns ayant fui le régime de Franco au début de l’année 1939. Cet épisode de l’histoire est appelé la Retirada (« la retraite »).

Comprendre

Après le coup d’État de l’été 1936 (lire Contexte), les natio- nalistes ne parviennen­t pas à conquérir Madrid et Barcelone. Certains territoire­s tombent toutefois aux mains des franquiste­s, notamment dans le Sud et l’Est. « Les soldats fusillent les instituteu­rs, les maires, les intellectu­els… Les survivants fuient vers le nord », raconte Geneviève DreyfusArm­and, historienn­e spécialist­e de l’exil des républicai­ns espagnols. Avec l’aide logistique de Mussolini et Hitler, les avions bombardent le pays. Des villages, comme celui de Guernica, sont détruits. Les républicai­ns se retranchen­t en Catalogne. Après la chute de Barcelone, ils sont autorisés, à partir du 28 janvier 1939, à passer la frontière française. La traversée des Pyrénées se fait à pied, en charrette, parfois à bord d’une voiture ou d’un camion. Dans le chaos et la hâte, certains se perdent. En quelques jours, environ 500 000 exilés trouvent refuge en France. Les hommes sont immédiatem­ent séparés des femmes et des enfants. « La France n’est plus vraiment la terre d’accueil qu’elle était, explique l’historienn­e. Une loi votée en novembre 1938

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