Un Tsigane héros de la guerre meurt à l’âge de 94 ans
Les faits
Il était l’un des derniers survivants des camps d’internement de Tsiganes, un résistant et un as de l’évasion. Raymond Gurême est décédé dimanche, à Arpajon, à 94 ans.
Sa vie
En 1940, les nazis décrètent l’internement des « nomades » de la zone occupée dans des camps gérés par les Français. 6 000 à 6 500 personnes sont ainsi enfermées jusqu’en 1946. La famille manouche de Raymond Gurême, 15 ans, est arrêtée par les gendarmes en octobre 1940 et envoyée au camp de Linas-Montlhéry. Il n’y a pas d’électricité, pas de chauffage, pas de soins, presque rien à manger. Raymond
Raymond Gurême avait raconté sa vie dans un livre, Interdit aux
nomades, en 2011. s’évade deux fois, la seconde après avoir passé une nuit caché dans un arbre. Il rejoint la Résistance. Arrêté de nouveau, il est interné dans un camp de travail en Allemagne… dont il s’évade. Caché dans la soute à charbon d’une locomotive, il rejoint Paris et participe à la Libération. Depuis 1945, il s’était installé, avec ses 15 enfants et 200 descendants, non loin de son ancien camp, dans l’Essonne. Il témoignait dans des écoles. « La jeune génération ne doit pas oublier, pour ne pas subir les atrocités qu’on a vécues, expliquait-il dans Le Parisien. Ce n’était pas la guerre mais de la barbarie pendant quatre ans, seulement parce qu’on vivait dans des caravanes. »