«Je ne caricature ni ne juge jamais, même les “monstres”»
Noëlle Herrenschmidt, aquarelliste-reporter, est connue pour avoir suivi de grands procès historiques, dont celui des attentats du 13 novembre 2015.
DLes faits
ans un livre sorti jeudi, l’aquarelliste-reporter Noël l e Her re n - schmidt partage son journal illustré retraçant le procès des attentats du 13 novembre 2015, de septembre 2021 à juin 2022. Nous avons rencontré la journaliste spécialiste du dessin d’audience dans son atelier, près de Paris. Âgée de 82 ans, elle est connue pour avoir couvert, entre autres, les procès de Klaus Barbie, Paul Touvier et Maurice Papon.
Elle a dit
• Aquarelle. «J’ai commencé à faire des reportages en 1974 et des dessins d’audience en 1987. Quand je fais un reportage, j’interviewe les gens et je les dessine en même temps. Seule l’aquarelle me permet cette rapidité, cette instantanéité. Je dessine de la main gauche et je prends des notes de la main droite. Je transporte la peinture dans une boîte toute petite. C’est facile et rapide. L’aquarelle est ma complice. Quand je dessine, je fais en sorte de ne déranger personne. Je suis présente, mais transparente. Je suis là pour écouter, regarder et me fondre dans le décor. L’aquarelle permet aussi d’attirer le lecteur vers des sujets parfois durs. J’avais fait un reportage à l’hôpital, un sujet difficile. L’aquarelle apportait des couleurs, une certaine douceur… alors que le lecteur s’en prenait “plein la gueule” en lisant le texte qui l’accompagnait. »
• Justice. « Pour les dessins d’audience, le travail se fait en trois étapes : on regarde, on écoute, on transmet. On doit montrer ce que le lecteur ne peut voir : les visages, les postures, les gestes… Il faut dessiner en suivant la vitesse
« J’AI ÉTÉ FRAPPÉE PAR LA JEUNESSE DES VICTIMES, DES ACCUSÉS… C’EST LE PROCÈS D’UNE GÉNÉRATION. »