« Ce film parle de la capacité des citoyens à dire non »

Dans son premier long-métrage, Les Engagés, Émilie Frèche raconte le combat d’un citoyen français pour sauver un ado africain réfugié.

ALes faits.

utrice et scénariste, Émilie Frèche vient de réaliser son premier film. Intitulé Les Engagés, il est sorti mercredi au cinéma.

Elle a dit

• L’histoire. « David, le personnage principal du film, percute en voiture Joko, 15 ans, venu de Guinée. Ce kiné d’une trentaine d’années a quelques secondes pour prendre une décision : laisser l’adolescent sur place, lui dire de partir, le livrer à la police… Il choisit de l’emmener avec lui. Cet accident provoque en lui un choc émotionnel. Ce qui m’intéresse dans ce film, c’est moins le parcours des réfugiés que notre humanité, notre capacité à être solidaires. »

• La colère. « En 2018, j’ai lu l’histoire des “sept de Briançon” : ces personnes se sont retrouvées en détention provisoire pour avoir secouru des exilés en montagne. Elles avaient pourtant fait vivre le t ro i s i ème pi l i er de notre devise républicaine : la fraternité. Cela m’a mise en colère et donné envie d’aller voir ce qui se passait dans la région.

J’ai découvert que dans cette zone frontalière, l’Italie et la France jouent au ping-pong avec des humains et que les Alpes sont devenues un cimetière pour migrants en Europe, comme la Méditerranée. »

• Le droit d’asile violé. « La ville de Briançon se situe à 10 kilomètres de la frontière italienne. La zone est militarisée, ce qui pousse les candidats à l’exil à prendre des risques inconsidérés en passant par la montagne ( L’ACTU nos 5535 et 5762). L’histoire de Joko dans le film m’a été inspirée par celle de Blessing Matthew, une Nigériane de 20 ans morte noyée dans la rivière Durance, en 2018, pour échapper à un contrôle de police. La loi dit que toute personne étrangère arrivant à la frontière a le droit de faire une demande d’asile (lire