«On a appris à ne pas se contenter du minimum»
Dans un lycée de la banlieue parisienne, deux professeurs appliquent une méthode pédagogique inédite basée sur une alliance avec les parents.
Le monde est à eux.
Des élèves de terminale ES du lycée Eugène-Delacroix, à Drancy (SeineSaint-Denis), sont au coeur du documentaire Le monde est à eux, qui sort aujourd’hui au ciné. Ce film a été tourné par Jérémie Fontanieu, professeur dans l’établissement.
Comprendre
« Dès le deuxième jour, je me fais coller le samedi matin », râle Dalil. « Avant, je révisais entre les cours, je trichais… », avoue Tessa. « J’avais des a priori sur M. Fontanieu : il est strict, tu ne peux pas parler, son cours est dur, poursuit
Ryan. Moi, je fais du sport à côté et j’ai mes affaires privées. J’ai l’impression que toute ma vie je n’ai pas travaillé. Là, on me dit : “Eh ! Maintenant, réveille-toi !” » Les exigences des profs sont simples : avoir son matériel, ne pas être en retard, ne pas bavarder, travailler… Sinon, sanction ! « Les élèves n’ont pas le choix, explique Jérémie
(lire son interview p. 3). Quand ils se plaignent à la maison, les parents ont le même discours que nous. » Avec David Benoît, un collègue prof de maths, il a voulu agir face au sentiment d’impuissance et d’épuisement qui les menaçait. Ils ont ainsi créé le projet Réconciliations. À force de travail, de concentration et de beaucoup d’encouragements de la part de leurs enseignants, les élèves révèlent leur potentiel. « On a appris à ne pas se contenter du minimum », constate Fatih. « Ma vision des cours a changé. Je ne travaille plus seu
À FORCE DE TRAVAIL ET D’ENCOURAGEMENTS DE LA PART DE LEURS PROFS, LES ÉLÈVES RÉVÈLENT LEUR POTENTIEL.