Pour ou contre une loi limitant notre accès à Internet?
1 – Moins d’Internet = moins de risques
L’idée de Najat Vallaud-Belkacem (lire Contexte) est de fixer une limite de gigaoctets (Go) à utiliser par semaine. Pour elle, c’est une question de santé publique. « Harcèlement, pornographie, isolement, problèmes de concentration, de sommeil, propagation de fake news… De nombreux maux de notre société sont créés ou confortés par l’usage disproportionné des écrans », estime-t-elle. Selon l’OMS, 16 % des 11-15 ans disent avoir été harcelés en ligne. L’OMS appelle à « sensibiliser aux formes de cyberharcèlement et à leurs conséquences, et à réglementer les réseaux sociaux ». Dans plusieurs pays, des études alertent sur l’augmentation de la dépression et de l’anxiété chez les ados. « Chaque jour, ils peuvent être exposés à des milliers de messages sur l’apparence, sur ce qu’il faut faire, qui il faut être. Ils sont vulnérables aux attentes irréalistes sur l’image corporelle fixées par les plateformes », alertait la psychologue américaine Erin McTiernan en 2023.
2 – Du temps disponible pour d’autres activités
« Parents et enfants sont accros. Les écrans sont le sujet de dispute no 1 dans les familles. Nous rendent-ils heureux ? Se rend-on compte de la charge mentale qu’ils imposent ? », questionne Najat Vallaud-Belkacem. Il faut se reconnecter avec la réalité et faire d’autres activités. Moins de temps sur Internet, c’est plus de temps pour la lecture, le sport, les sorties, les discussions et rencontres en direct.
3 – Le seul moyen efficace
« Demander aux entreprises de technologies de mettre en place des limites ne fonctionne pas. Elles nourrissent cette addiction, elles n’ont aucune raison de nous aider à décrocher, constate l’ancienne ministre. Demander à chacun de s’autoréguler ne marche pas non plus, car on est dans un problème d’addiction. » En 2023, 33 États américains ont porté plainte contre le groupe Meta (Facebook, Instagram,
WhatsApp). Ils l’accusent d’avoir « conçu et déployé des fonctionnalités nocives rendant les enfants et les ados dépendants ». Najat Vallaud-Belkacem poursuit : « Avoir un nombre limité de gigaoctets est une idée parmi d’autres. Le but est aussi d’obliger les entreprises à nous offrir des contenus de qualité et à intégrer la maîtrise du temps qu’on y passe. »
4 – Bon pour la planète
Selon l’Ademe, le numérique représente 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et 2,5 % de l’empreinte carbone française. Il faut en effet fabriquer des terminaux, faire fonctionner les centres de données et les appareils des internautes.
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En mars, Najat VallaudBelkacem, ancienne ministre de l’Éducation nationale (2014–2017), a proposé de rationner (pour tous) le temps passé sur lnternet. Elle veut lutter contre l’addiction aux écrans.