LA RUE DANS LES BRANCARDS

Pour peu astrologique que je sois, il m’apparaît quand même clair que l’année 2012, dans la grande horoscopie québécoise, aura été celle de la rue. La rue… Sans doute pour symboliser le passage et l’allant vers.

Sur plusieurs mois, et de proche comme de loin, on aura vu la rue revivre. La rue reprise. La rue comme scène ou obscène ; la rue comme enjeu, en joute ou en joie. Comme si on avait enfin ouvert les fenêtres pour comprendre que le vent venait de dehors. Et qu’on avait décidé de sortir. Parce qu’à se faire promettre de l’asphalte depuis des lustres électoraux, on avait fini par croire que la rue était un cadeau. Jusqu’à tolérer même qu’elle en soit pour certains qui la pavent.

Au fil des jours, la rue est devenue carrefour, où on a appris à se réap- proprier. À marcher. À dire. À crier. Et comme sur un coin de, on a vu s’y croiser de l’éducation, de l’environnement, des commissions, scolaires ou d’enquête, de la construction, de la corruption, et de l’encre et de l’encore. Comme si on avait retrouvé le plaisir des craques dans le bitume. À reprendre goût à essayer de ne plus m a rc h e r d e s s u s parce qu’il y avait la possibilité qu’une fleur y pousse… E n 2 0 1 2 : l a r u e. Comme un lien à refaire entre tous les chez-nous. Et l’astrologie pour 2013 ? Paraît qu’il y a des chiffres qui portent chance. Surtout quand le nombre y est. Quand ça s’étire assez pour que la rue se transforme en route. Et encore plus, jusqu’à devenir, peutêtre, destination.