L’actualité

LES SUD-CORÉENS DÉBARQUENT ! (OU PAS)

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Contre toute attente, le phénomène musical mondial de 2012 nous est venu de Corée du Sud : le rappeur Psy et la vidéo de sa chanson « Gangnam Style ». Depuis juillet, celle-ci a été visionnée environ 850 millions de fois.

C’est la première fois qu’un artiste de k-pop, la pop sud-coréenne, arrive à percer de façon aussi éclatante en dehors de l’Asie. Psy est-il le signe d’une invasion à venir ? Beaucoup l’ont affirmé. Après tout, l’industrie musicale de Corée du Sud s’y prépare depuis longtemps. Les agences d’artistes y sont de véritables usines que l’État appuie, voyant là une façon d’étendre son influence dans le monde.

Or, Psy est tout le contraire du chanteur de k-pop typique. À 34 ans, c’est un vétéran qui en est à son cinquième album. Sa musique est moins mélodique que l’énergique R&B k-pop habituel, et sa danse fétiche, dans laquelle il imite un écuyer sur son cheval, est loin des cho- régraphies des boys bands. Qui plus est, « Gangnam Style » et sa vidéo tournent en dérision l’imagerie de la k-pop et le mode de vie indécent du riche quartier de Gangnam, à Séoul.

Psy n’est donc pas un pur produit k-pop. Son succès témoigne néanmoins d’un trait caractéris­tique de l’industrie musicale sud-coréenne, qui a vu le jour à l’époque des MTV, plutôt qu’à celle des radios. Les Sud-Coréens ont l’habitude de consommer leur musique sur un support visuel. Quand un artiste a une nouvelle chanson à présenter, c’est à la télé que ça se passe. Ici, les vidéos sont plutôt un produit dérivé et accessoire du disque. Là-bas, elles en sont le point de départ. De nos jours, comme la vidéo est reine sur le Web, c’est tout un avantage. Avec les statistiqu­es que fournit YouTube, les artistes peuvent même savoir d’où viennent ceux qui écoutent. De l’informatio­n précieuse.

Les radios n’ont rien à voir avec le succès de « Gangnam Style ». Elles ne sont montées dans le train qu’après le succès monstre de la vidéo. Si Psy avait attendu un coup de main de leur part pour démarrer, cette dernière chronique de 2012 ne porterait pas sur lui.

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Le rappeur Psy enrobe un commentair­e politique dans une chanson pop.
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