Le couronnement de Pauline
Après l’année que le Québec a connue, il fallait bien s’attendre à ce que L’année Chapleau 2012 soit un grand cru. Les adeptes ne seront pas déçus. On s’amusera à identifier députés et belles-mères du PQ qui posent pour la page couverture dans un pastiche du Sacre de l’empereur Napoléon et couronnement de l’impératrice Joséphine. Il faut bien goûter l’expression faciale d’une Agnès Maltais morose soulevant la longue traîne de l’impératrice. Depuis quelque temps déjà, Serge Chapleau fait appel aux montages photo pour mieux se moquer de nos politiques. Ainsi, celui de la page 17, qui en montre s’embrassant sur les lèvres, a le potentiel de traumatiser les âmes sensibles. Si la caricature de Pauline Marois aplanissant ses difficultés de leadership à l’aide d’un bâton de baseball fera rire à coup sûr, celle où elle est représentée la carabine à la main risque d’être la source de silences embarrassés.
Mais foin de ces tristesses ! C’est le temps des Fêtes ! Il y a de la joie pour tout le monde, même pour un Justin Trudeau au regard ahuri, majestueux dans son canot échoué sur une pelouse. Vos carrés rouges préférés, mafieux et même l’agente 728 font aussi des apparitions dans cette caravane irrévérencieuse. On tentera en vain de retenir son rire devant la noyade d’une Bev Oda dans un cocktail offert par les contribuables et un Léo Bureau-Blouin se prenant la fessée d’oncle Lucien. Pour clore le bal, deux figures en colère : un Big Bird au regard courroucé, les poings sur les hanches, se préparant à un débat électoral. Et un Christ jaloux de l’attention que les caricaturistes réservent à Mahomet, qui exige qu’on s’occupe de lui. C’est son anniversaire, après tout ! (Boréal, 120 p., 22,95 $)