L’actualité

ESPÉRANCE DE VIE À MONTRÉAL

Significat­ivement en dessous du reste de la région Valeur régionale Significat­ivement au-dessus du reste de la région

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fois en 2012. Sur les territoire­s des CLSC desservant la Basse-Ville, Limoilou et Vanier, l’espérance de vie à la naissance plafonnait à 76,9 ans pour les années 2005-2008. Elle atteignait 83,4 ans sur le territoire du CLSC de Sainte-Foy–Sillery. Un écart de 6,5 ans.

Ailleurs au Québec, les chiffres sont moins parlants. Les écarts d’espérance de vie entre les territoire­s couverts par les différents CLSC dépassent rarement deux ou trois années. « Ce n’est pas parce que les inégalités n’existent pas », met en garde Robert Pampalon, spécialist­e en géographie de la santé à l’Institut national de santé publique du Québec.

Dans une grande ville comme Montréal, les quartiers sont relativeme­nt homogènes. En région, lorsque vient le temps d’évaluer l’espérance de vie des habitants du territoire desservi par un CLSC, on met dans le même panier autant le chômeur que l’ouvrier ou le médecin. On gomme ainsi les écarts. « Mais je peux vous assurer que les inégalités de santé existent dans toutes les régions du Québec, soutient Robert Pampalon. La pauvreté, il y en a partout, et partout elle gruge des années d’espérance de vie. »

Reste que, lorsqu’on compare Montréal avec les autres villes canadienne­s, la capitale francophon­e d’Amérique ne se débrouille pas trop mal sur le plan de la santé. On y compte moins de mortalité infantile, moins d’obésité chez les adultes et moins d’hypertensi­on chez les 45 ans et plus que dans plusieurs autres villes et pays, et ce, malgré le fait qu’on trouve à Montréal plus de personnes seules et de familles monoparent­ales dans le besoin.

La Dre Raynault et leDrMassé attribuent cette performanc­e à la politique familiale et aux programmes d’aide sociale du Québec. Les congés parentaux payés, les centres de la petite enfance et les allocation­s versées par l’État auraient un effet protecteur sur la santé des enfants et de leurs parents, en favorisant l’allaitemen­t, un milieu d’apprentiss­age plus encadré ou un panier d’épicerie mieux garni.

Les compressio­ns de 38 millions de dollars dans les CPE et de 19 millions dans l’aide sociale annoncées par le gouverneme­nt Marois font craindre le pire aux deux spécialist­es. « La pauvreté, ça coûte cher », argumente le DrMassé. Elle serait, selon ses chiffres, à l’origine de 20 % des coûts de santé au Québec.

Lanxi Dong n’a guère d’intérêt pour toutes ces statistiqu­es. Elle doit prendre le chemin de la maison et s’assurer que ses enfants font leurs devoirs. « Jusqu’à maintenant, ils n’ont pas trop subi de mauvaises influences, dit-elle. Je me croise les doigts. »

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