DES VIGNES AU PRINTEMPS
Le printemps symbolise le renouveau. Peut-être plus particulièrement encore dans les régions nordiques, où l’hiver est sombre et froid. Il marque alors la fonte des neiges, le retour de la flore, la fin de l’hibernation des animaux, l’éveil des sens, même
La vigne aussi s’éveille. Dans l’hémisphère Nord, du moins. Après un long repos végétatif amorcé à l’automne, une fois les raisins récoltés et les feuilles tombées, la sève recommence à circuler et, à compter de mars ou d’avril — selon les années —, on assiste au débourrement des bourgeons, qui se libèrent de la pellicule les ayant protégés du froid l’hiver durant. Apparaissent ensuite les feuilles, puis les grappes florales.
La floraison (étape suivante) ne dure qu’une semaine, mais elle a un effet déterminant sur l’issue du millésime. Pendant ces quelques jours du mois de juin, plus qu’à tout autre moment, les vignerons redoutent le froid et l’humidité : de telles conditions météorologiques peuvent entraîner une mauvaise fécondation et une baisse substantielle de la récolte. Ce cycle décisif achevé, les raisins pourront se développer et gagner en volume, tout en restant verts. Les multiples nuances, qui vont d’un blanc quasi translucide à un pourpre foncé selon les cépages, ne se révéleront qu’à la fin de juillet, souvent en août. Le cycle alors s’accélère : les taux d’acidité diminuent, la teneur en sucre augmente, les raisins sont à maturité. Vivement les vendanges !
Chaque bouteille porte en elle un peu de cette odyssée annuelle, un peu de la clémence et des vicissitudes de la météo. Certains vins sont de généreux cadeaux de la nature, d’autres sont des victoires dans l’adversité. Et c’est ce qui les rend d’autant plus précieux.
Voici deux vins qui, à leur manière, s’inscrivent bien dans cet esprit de printemps et de renouveau. Santé !