UN, DEUX, TROIS QUARTIERS CHINOIS !
Avec ses deux arches traditionnelles ( paifang) au-dessus du boulevard Saint-Laurent, le quartier chinois de Montréal, dont la création remonte au début du XXe siècle, correspond exactement à l’idée que l’on s’en fait : un mélange baroque de restaurants et d’épiceries, avec son église, son hôpital et son Centre culturel et communautaire. Mais ce quadrilatère a beaucoup souffert de la construction d’immeubles imposants, comme le Palais des congrès et le Complexe Guy-Favreau, qui en ont considérablement rogné les abords.
Mais, surprise : Montréal a un deuxième quartier chinois, le « Chinatown Ouest », dans l’axe du collège Dawson et de l’Université Concordia, où 22 % de la population affirmait être d’origine chinoise lors du recensement fédéral de 2006.
Et il y a Brossard, où plus de 1 habitant sur 10 déclare être chinois, selon un reportage récent de Radio-Canada.
La politique québécoise sur les immigrants investisseurs chinois a mené ceux-ci à s’établir en grand nombre dans cette ville de la banlieue sud de Montréal. Pourquoi ? Principalement en raison de sa proximité : Brossard est la ville de banlieue la plus proche du Terminus Centre-ville, point névralgique du transport collectif montréalais. Desserte principale des autobus de la Rive-Sud, l’imposant terminus de la rue De La Gauchetière permet d’accéder rapidement par métro aux deux quartiers chinois, situés à seulement quelques stations de là, pour y magasiner ou — aspect non négligeable quand on est un immigrant investisseur — y brasser des affaires.
Mais Brossard est un peu le contraire du quartier chinois de Montréal. Du moins pour l’instant. On y trouve peu de « chinoiseries » : elles sont concentrées sur le boulevard Taschereau, et la plupart sont sises dans un seul centre commercial, le 7209, avec son centre culturel — le Centre Sino-Québec de Rive-Sud (sic) —, son épicerie asiatique Kim Phat et son restaurant Maison Kam Fung, connu pour ses dimsums (savoureux raviolis chinois).
Ouverts en 2009, Kim Phat et Kam Fung sont tous deux rattachés à des commerces déjà bien implantés à Montréal. Les Chinois se font de plus en plus nombreux à Brossard… et les commerçants montréalais semblent vouloir s’en approcher. Assisterait-on aux balbutiements d’un troisième quartier chinois en région montréalaise ?