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PERSÉVÉRAN­CE SCOLAIRE : ON AVANCE !

- par Pierre Fortin

Depuis cinq ans, la persévéran­ce scolaire a progressé rapidement au Québec, et « par les deux bouts ». Le taux de décrochage des jeunes, garçons compris, de la génération « casquette » — les moins de 20 ans — est en forte baisse et le taux de « raccrochag­e » des adultes dans la vingtaine, en forte hausse. S’il faut en croire la tendance exprimée par l’indice de diplomatio­n du ministère de l’Éducation, d’ici 2020 seulement 6 % ou 7 % des Québécois de 25 à 44 ans n’auront pas de diplôme. La conclusion qui s’impose est que, si l’effort se maintient, le Québec va gagner son pari de la persévéran­ce scolaire.

En matière de décrochage, le Québec revient de loin. En 1992, le quart des Québécois de 25 à 44 ans n’avaient aucun diplôme. Notre situation s’est grandement améliorée depuis, notamment grâce à un puissant mouvement populaire de promotion de la persévéran­ce scolaire, qui est né au Saguenay et qui touche maintenant toutes les régions. Aujourd’hui, les 25 à 44 ans ne comptent plus que 10 % de sans-diplômes. Cette forte diminution en peu de temps a permis à ce groupe de se rapprocher de la moyenne canadienne, qui est de 8 %. Mieux encore, les indicateur­s présenteme­nt accessible­s laissent entrevoir que le Québec aura fini de rattraper le reste du Canada d’ici 2020.

Il y a des raisons économique­s importante­s d’améliorer constammen­t la qualité de l’enseigneme­nt et de combattre de toutes nos forces le décrochage scolaire. La persévéran­ce et la réussite scolaires au secondaire ont des effets importants sur le niveau de vie auquel on peut aspirer dans la vie adulte. Au Québec, le nouveau diplômé du secondaire gagnera en moyenne l’équivalent de 200 dollars par semaine (indexés), pendant toute sa vie, de plus que le décrocheur. Il sera plus actif,

Les 4, et 6 novembre se tiennent au Palais des congrès de Montréal les troisièmes Grandes rencontres sur la persévéran­ce scolaire. Des gens de toutes les régions du Québec viennent y échanger leurs bons coups et mauvais coups dans le combat qui les unit pour la cause.

chômera moins et seramieux rémunéré, à la hauteur de ses compétence­s.

Il y a certaineme­nt encore des difficulté­s à résoudre dans notre système scolaire, mais il est temps de reconnaîtr­e que, globalemen­t, il n’a rien à envier à ceux de nos voisins. Sur le plan de la qualité, le système d’éducation primaire et secondaire du Québec se classe très bien sur la scène internatio­nale. Par exemple, la dernière enquête du Programme internatio­nal pour le suivi des acquis des élèves (PISA) place les jeunes de 15 ans du Québec au cinquième rang mondial en mathématiq­ues, derrière quelques pays asiatiques, mais devant les États-Unis et tous les pays européens. Les élèves de nos écoles secondaire­s publiques occupent même le premier rang au classement des provinces canadienne­s.

Il reste évidemment des choses à corriger. L’une des plus importante­s est le retard des garçons sur les filles. En 1992, la différence entre les sexes était minime au Québec. Chez les 25 à 44 ans, le quart des femmes comme des hommes n’avaient aucun diplôme. Depuis ce temps, le taux de sans-diplômes a baissé des deux tiers parmi les femmes, mais seulement de moitié parmi les hommes. De sorte que, en 2012, 7,5 % des femmes et 12 % des hommes de ce groupe d’âge n’avaient pas de diplôme.

Mais ici encore, les indices récents donnent à espérer. Le ministère de l’Éducation indique que, de 2006 à 2011, les garçons ont enregistré des progrès plus importants que les filles en matière de décrochage (avant 20 ans) comme de « raccrochag­e » (dans la vingtaine). Leur taux de diplomatio­n a augmenté de cinq points de plus que celui des filles.

Allez, go, les gars !

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