LE MONDE AIME MIEUX CLÉMENCE
Avant de nous quitter, Hélène Pedneault avait commencé à réunir témoignages, notes et entretiens en vue de la publication d’un ouvrage biographique sur Clémence DesRochers, dont je suis un fan fini depuis l’enfance. Danièle Bombardier a dû prendre la relève de l’auteure, emportée trop vite par la maladie en 2008. Le résultat est un ouvrage hommage aussi touchant que convaincant. Chacun trouvera dans ce livre au ton convivial et accessible de nouvelles raisons d’aimer ou d’admirer celle que Jacques Normand avait présentée au Québec sous le nom de « Démence des Clochers ». On y apprend tout sur son enfance, sa jeunesse, sa brève et malheureuse vocation d’institutrice, puis sur son étonnant parcours d’artiste polyvalente. Clémence a été généreuse de sa personne, ça, nous le savions. En témoignent d’ailleurs de manière très émouvante plusieurs artistes, dont Yvon Deschamps et Rita Lafontaine. Ce que nous savions peut-être moins, c’est l’ascendant qu’elle a exercé sur de nombreux créateurs. On apprend par exemple que Michel Tremblay et André Brassard, encore presque enfants, ont assisté à sa comédie musicale Le vol rose du Flamant (1964) quelques années avant la création des Belles-soeurs. Clémence sera une influence pour celui qui a marqué comme personne le théâtre québécois. Toujours un peu en avance sur son temps, celle qui nous a offert d’innombrables rires, qui a su nous émouvoir par ses chansons et trouver le sublime dans l’insignifiant soufflera 80 bougies cet automne. Bon anniversaire, Clémence.