L’actualité

HIPPOCRATE ET NOUS

PAR LE DR ALAIN VADEBONCOE­UR

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Dans le débat sur l’aide médicale à mourir, des médecins proposent comme ligne de défense le respect du serment d’Hippocrate. À tort ou à raison ?

DANS LE DÉBAT SUR L’AIDE MÉDICALE À MOURIR en cours au Québec, où s’opposent les médecins des grandes organisati­ons à ceux des soins palliatifs, ces derniers proposent parfois comme ligne de défense le respect du fameux serment d’Hippocrate (ci-contre). À tort ou à raison. D’abord, même si le père de la médecine — un Grec né vers l’an 460 av. J.-C. — était effectivem­ent contre le poison euthanasiq­ue, nos médecins ne prononcent plus son serment depuis longtemps. Et la version contempora­ine en usage au Québec (page de droite) ne dit rien sur l’euthanasie. Pas plus que qe le lel Code de déontologi­e de la profession, d’ailleurs. Parcours commenté de ce serment.

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Au fait, le respect filial voué au « maître de médecine » (voir le texte du serment) s’est également évanoui avec les siècles, le médecin se contentant maintenant de respecter ses collègues. Par contre, le principe central d’une science médicale réservée à la confrérie demeure, d’où l’interdicti­on aux non-médecins de pratiquer prpraa l’art du diagnostic et du traitement. Mais ces es restrictio­ns r s’assoupliss­ent, notamment depuis l’arrivée riv des infirmière­s praticienn­es.

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Tout comme Hippocrate HipHippo p soignait ait en dirigeant « le régime des malades adead aades s à leur avantage », »e les médecins sont tenus de remplir leurs « devoirs envers s to tous les patients avec conscience, loyauté et intégrité ». Quant nt à la discrétion absolue prônée par le célèbre praticien, elle fonde aujourd’hui l’idée du secret profession­nel.

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En plus de l’euthanasie, Hippocrate condamnait un autre geste médical controvers­é, l’avortement, enjoignant à ses pairs de ne remettre « à aucune femme un pessaire abortif ».

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Hippocrate exigeait aussi l’adhésion à une éthique globale refusant « tout mal » et « toute injustice » et disposant à « l’innocence et la pureté ». Et à cette époque où la pédérastie était socialemen­t acceptée, il l cco condamnait aussi nommément la « séduction des garçgarçoa garçons ». ççoo Dans la lignée, la déontologi­e médicale moo moderne retire le droit de pratique aux médecins recrecoeco reconnus coupables de crimes et blâme les relations sexuelles, sesexex même consentant­es, avec les malades et leurs lleeue proches.

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