LE CHEVAL DE TROIE DES ACTIVISTES
Le Québec doit faire preuve de prudence devant les perspectives d’affrontements sociaux imminents pour des motifs religieux (« Une charte sur un toit brûlant », 15 oct. 2013). Il convient de fermer la porte au
cheval de Troie des activistes qu’est la tentative de faire reconnaître le droit d’utiliser la vitrine de l’État pour faire la promotion de leurs croyances. Le Québec ne doit pas éviter l’affrontement avec les activistes d’aujourd’hui s’il veut éviter ultérieurement le chaos. L’objectif suprême reconnu des activistes est de faire élire un gouvernement d’allégeance religieuse et d’imposer leur foi à l’ensemble de la population. Je refuse de léguer à mes petits-enfants un climat social porteur de pommes de discorde. La séparation de l’Église et de l’État doit demeurer hermétique.
Laurent J.A. Faucher
LONGUEUIL Comment concilier l’égalité entre les sexes en excluant de la fonction publique les femmes musulmanes qui portent le foulard ? Ne prend-on pas le risque de les confiner dans des ghettos, de les marginaliser ? N’y a-t-il pas dans ce laïcisme une forme d’intégrisme qu’on reproche aux autres ?
GATINEAU Dans une société démocratique dont la Charte des droits garantit devoirs et droits, la notion de liberté et d’égalité des sexes me semble, avec le projet de Charte des valeurs, mise à partie, et il pourrait y avoir un risque de dérapage. Pour moi, liberté en droit signifie que je peux dire, écrire, faire ce que je veux à l’intérieur des lois actuelles. Puisque la Charte actuelle garantit l’égalité des sexes, cela signifie que les femmes de n’importe quelle origine ou religion ont les mêmes droits et peuvent dire, écrire et faire, y compris s’habiller comme elles veulent, dans la mesure où cela n’est pas interdit par les lois actuelles. Je ne vois pas l’utilité de créer de nouvelles lois limitant les libertés, à moins qu’on veuille faire du Québec une dictature.
LONGUEUIL