MÉTAL PRÉCIEUX
Avec le livre L’évolution du métal québécois : No Speed Limit (19641989), Félix B. Desfossés, journaliste spécialisé en histoire de la musique au Québec, et Ian Campbell, ex- chanteur du groupe métal Neuraxis, dépoussièrent ce trésor insoupçonné de notre patrimoine musical. Une généalogie justifiée pour le journaliste, « tant le métal québécois a représenté la province à l’international ».
S’il peut rebuter certains en raison de la noirceur et de l’agressivité qui s’en dégagent, le métal provoque a contrario une passion et une ferveur intenses chez qui prend le temps de le dompter : « C’est une musique extrêmement cérébrale, pratiquée par des virtuoses, des musiciens d’une qualité extraordinaire. Le guitariste Walter Rossi, du groupe Charlee, qui faisait du métal avant son temps, dans les années 1970, était si doué que David Bowie l’a recruté pour son groupe », rappelle Félix B. Desfossés.
Car le métal est, et a bel et bien été, le porte-drapeau méconnu de la scène musicale québécoise. Dans les années 1980, Voivod fut le premier groupe de musique alternative à avoir un contrat hors du pays, avec son album lancé en Californie en 1984 et vendu seulement en importation au Québec ! Sword, Handy Rush, Despised Icon, DTT (groupe de Magog) ont eux aussi marqué leur temps en se retrouvant très tôt en tournée en Europe et aux États-Unis avec des grands noms du genre, comme Iron Maiden, Metallica ou Motör head.
Malgré tout, la musique métal doit composer avec un réel déficit d’image. Elle serait farouche, chevelue, bruyante, infréquentable. Souvent, elle est d’ailleurs snobée par les grands médias, quand bien même ses chiffres de vente font pâlir d’envie le reste de l’industrie musicale et que son public remplit les salles de concert.
L’évolution du métal québécois regorge d’anecdotes, pour « replacer le créateur au centre de l’histoire et redonner le goût aux mélomanes de chercher ce qui se cache derrière un titre ou un album », conclut Félix B. Desfossés.