OFFRIR DE LA « DÉSINTOX » RELIGIEUSE
En Ontario, de nombreuses initiatives de déradicalisation ont vu le jour à la suite du démantèlement du groupe terroriste Toronto 18, en 2006. La communauté musulmane estimait qu’il fallait ramener dans le droit chemin les jeunes endoctrinés par le mouvement, avant qu’ils passent à l’acte.
Un centre de « désintox » religieuse a même vu le jour à Toronto, le Paradise Forever. L’imam Muhammad Robert Heft, lui-même un extrémiste réformé, amène les jeunes à risque qui y séjournent à répudier leurs convictions djihadistes par du counseling intensif et une étude attentive du Coran. Des initiatives locales, ailleurs en Ontario, ont vu le jour dans des mosquées et des centres communautaires.
Certains pays, dont Singapour, l’Indonésie, le Royaume-Uni et les États-Unis, ont mis en place des programmes de déradicalisation dans les prisons. Au Canada, les initiatives sont encore timides. Des imams font un travail de rééducation auprès de certains détenus ; mais des suppressions de postes et la privatisation récente des services d’aumôniers mettent en péril le programme de déradicalisation conçu par l’imam Yasin Dwyer, le seul qui travaillait encore à temps plein dans une prison canadienne. Il a démissionné pour protester, révélait l’Ottawa Citizen fin octobre. Le Service correctionnel du Canada a pourtant avoué dans deux récents rapports qu’il était dépassé par les détenus radicalisés.