METTRE LA FAMILLE DANS LE COUP
L’Allemagne applique avec les radicaux islamistes une approche qui a fait ses preuves auprès des jeunes néonazis. Le pays finance des organismes tels que Hayat, qui interviennent auprès des jeunes en voie de radicalisation.
Hayat compte sur les familles et les amis pour détecter le plus tôt possible les comportements inquiétants (discours haineux, nouvelles fréquentations) — une ligne téléphonique nationale d’urgence a été mise en place pour qu’on puisse les signaler. Des travailleurs sociaux guident ensuite les proches dans leurs interventions auprès de la personne à risque. La démarche consiste à comprendre les motivations profondes de celle-ci, pour ensuite l’aider à atteindre ses objectifs autrement que par la violence. L’organisme ne décourage pas la pratique religieuse, seulement le djihad. Il ne contacte la police que si le jeune présente un risque. Il intervient aussi bien auprès de familles musulmanes que de familles athées.
Christianne Boudreau, mère du jeune Calgarien Damian Clairmont, converti à l’islam et mort en Syrie en début d’année à l’âge de 22 ans, réclame la mise en place d’une initiative semblable au Canada. D’ici la fin de l’année, la GRC compte lancer un programme national qui lui permettrait d’intervenir, en collaboration avec les communautés et les familles, auprès des personnes vulnérables qui sont en voie de se radicaliser, mais n’ont pas encore basculé dans la violence.