L’actualité

LE TORCHON BRÛLE

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Renaud-Bray est à couteaux tirés depuis avril avec Dimedia, l’un des quatre principaux distribute­urs de livres au Québec. À l’origine du conflit, la décision du libraire de changer la façon de se faire rembourser les invendus : au lieu de payer à Dimedia la totalité d’une facture, Renaud-Bray a soustrait la valeur des livres invendus reçus précédemme­nt et retournés entre-temps à son fournisseu­r. La norme dans le milieu est plutôt d’attendre que ces retours soient crédités sur une facture ultérieure. En guise de protestati­on, Dimedia, qui représente quelque 300 éditeurs québécois et européens, dont Boréal et les Éditions du Seuil, a cessé d’approvisio­nner son client au mois d’avril. Renaud-Bray s’est procuré certains ouvrages chez d’autres fournisseu­rs, une pratique que Dimedia conteste, car elle estime avoir le droit exclusif de distribuer ces titres en sol québécois.

Dimedia s’est adressée aux tribunaux pour faire cesser ce qu’elle a qualifié d’« importatio­n illégale de livres » et pour récupérer des sommes impayées qui s’élèveraien­t à plusieurs centaines de milliers de dollars. Le distribute­ur a perdu la première manche : sa demande d’injonction provisoire contre Renaud-Bray a été rejetée par la Cour supérieure du Québec en juin. Les adversaire­s croiseront à nouveau le fer l’an prochain, lorsque la demande d’injonction permanente de Dimedia sera entendue en cour… À moins d’un règlement à l’amiable.

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