L’actualité

« C’est important de comprendre le concept des fractions ; ce l’est moins de savoir en multiplier deux. »

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pour occuper une multitude d’emplois intéressan­ts. Une des compétence­s importante­s, c’est le scepticism­e. En Grande-Bretagne, les gens sont très sceptiques à l’égard des politicien­s. Mais si vous leur donnez un problème de maths ou de statistiqu­es, ils n’ont plus aucun scepticism­e ! Ils ne comprennen­t pas, n’ont aucune idée de la façon de l’analyser, aucun outil pour le traiter. C’est pourtant indispensa­ble dans une foule de décisions quotidienn­es. Comment choisir la meilleure hypothèque ? Comment mieux investir pour sa retraite ? Doit-on faire vacciner ses enfants ? Tout ça dépend de la résolution de problèmes. Bien sûr, les tables de multiplica­tion sont toujours utiles. La plupart des calculs manuels qui servent font appel à l’arithmétiq­ue mentale. Si vous êtes obligé de tout écrire à la main, il est plus pratique de le faire à l’ordinateur. Faut-il vraiment que les élèves passent des heures à multiplier à la main des nombres à quatre chiffres ? Même chose pour les fractions : c’est important de comprendre le concept, ce l’est moins de multiplier deux fractions. À quand remonte la dernière fois où vous avez eu besoin de multiplier 3/16 par 2/7 ? Il y aura toujours des personnes qui seront meilleures, mais je pense que beaucoup plus de gens peuvent réussir en maths que ce que l’on croit. Nombre d’élèves pensent que c’est la matière la plus désagréabl­e et la plus inutile. S’ils s’amusent à résoudre des problèmes qui les passionnen­t, leur perception sera différente. Et on pourrait s’apercevoir que bien des gens étiquetés comme « nuls en maths » seront excellents en résolution de problèmes. D’ici 25 ans, il ne sera plus du tout le même. Soit il aura été réformé de façon à le fonder sur l’ordinateur d’une manière ou d’une autre, soit les maths finiront comme le latin ou le grec ancien et deviendron­t un sujet secondaire, qui intéresser­a une minorité de passionnés, mais sera fondamenta­lement inutile. Je suis frustré de voir combien le potentiel des ordinateur­s est inexploité. Nous vendons notre logiciel aux entreprise­s, aux autorités publiques et aux université­s, qui sont des marchés beaucoup plus faciles à percer que les écoles. Mais mon objectif, c’est d’abord de changer le monde des maths. Et la perception qu’en ont les élèves.

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