Pari gagné, mais...
TUNISIE
Le 18 mars, un attentat revendiqué par l’EI au Musée national du Bardo, à Tunis, faisait une vingtaine de morts, des touristes pour la plupart. La population s’est vivement élevée contre cet acte terroriste. Vive la Tunisie ? On peut le penser : ce pays a réussi, dès 2014, à se doter d’une nouvelle Constitution et à organiser des élections législatives et présidentielles. Cela ne l’a pas empêché, hélas, d’être la cible d’un attentat, revendiqué par l’EI, qui a coûté la vie à une vingtaine de touristes à la mi-mars à Tunis.
Le gouvernement s’était pourtant bien débrouillé jusque-là, les adversaires politiques ayant choisi de collaborer. Résultat : le gouvernement, qui compte des libéraux, des islamistes et même d’anciens communistes, représente de larges pans de l’électorat.
« Le régime tunisien est, sans l’ombre d’un doute, le seul régime légitime du monde arabe, soutient Noomane Raboudi, politologue et professeur à l’Université d’Ottawa. Certes, il reste des problèmes de justice transitionnelle, de violence policière et d’équité dans le partage de la richesse, mais la situation n’est pas du tout comparable à celle de pays comme la Libye, la Syrie et le Yémen, où il y a des guerres civiles, ou comme l’Égypte, où une dictature militaire plus brutale encore que celle de Moubarak est en train de s’installer. »
La liberté d’expression est réelle, bien qu’elle connaisse, en Tunisie aussi, des limites. En janvier, le blogueur Yassine Ayari a été condamné à trois ans de prison pour avoir diffamé l’image de l’armée sur Facebook.