L’actualité

Par ici le chaos

LIBYE

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« C’est trop bizarre de voir que l’un de nous peut se faire arrêter après la révolution », dit le blogueur Majdi Calboussi, qui reconnaît toutefois qu’Ayari était « un peu extrémiste ».

La Tunisie cherche à tourner la page dans un esprit de consensus. Pour guérir les blessures du passé, une commission vérité et réconcilia­tion (appelée Instance vérité et dignité) doit scruter l’histoire contempora­ine depuis 1955, année qui précéda l’indépendan­ce d’avec la France. Elle commencera par identifier les victimes. Notamment celles de la répression anti-islamiste des années Ben Ali, de 1987 à 2011.

La tâche est si vaste — des milliers d’ex-prisonnier­s politiques et de victimes de torture se sont déjà manifestés — que le socio- logue Taoufik Djebali est sceptique. Cette instance réussirat- elle à panser les plaies du passé ? « Mission impossible », estime-t-il.

La Tunisie doit faire face aux mêmes problèmes que ses voisins : le chômage est élevé (15 %) ; l’investisse­ur étranger, craintif ; la croissance économique, tiède (2,4 % en 2014) ; et le tourisme, en berne. C’est d’abord la faute de la crise qui frappe l’Europe et que la Tunisie subit de plein fouet, puisqu’elle est liée par un accord de libre-échange (partiel) avec l’Union européenne.

Les observateu­rs restent cependant optimistes. « Face à la maigre récolte du “printemps arabe”, la Tunisie reste le dernier espoir d’une transition démocratiq­ue réussie », note l’Internatio­nal Crisis Group. Un homme masqué célèbre l’anniversai­re de la révolution de février 2011, qui a renversé Kadhafi après 42 ans de règne. L’État, c’était lui : quand la révolution libyenne renverse Mouammar Kadhafi, en 2011, l’État s’écroule. L’armée aussi. Elle est remplacée par des centaines de milices, qui s’emparent des dépôts d’armes. Comme ces bandes armées font aujourd’hui office de forces de sécurité, la Banque centrale de Libye les rémunère. En clair : ces miliciens sont des… fonctionna­ires.

Cela ne les empêche pas de se faire la guerre. Comme les milices sont regroupées en deux camps, on parle de deux gouverneme­nts ou Parlements. Il serait plus juste de parler de deux coalitions politiques et militaires.

La Chambre des représenta­nts, « basée » à Tobrouk (près

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