L’actualité

VITRINE DULIVRE

- E.D. M.D. M.D. E.D.

Aux yeux de Marie-Claude Élie-Morin, journalist­e indépendan­te et chroniqueu­se, l’industrie de la psycho-pop, de la pensée positive et du self-help nous en met lourd sur les épaules. À en croire tous ces gourous, nous sommes les seuls responsabl­es de notre bonheur, la pensée positive peut terrasser un cancer et la colère est une émotion dangereuse qu’il convient de bannir. Dans La dictature du bonheur, l’auteure remonte à l’origine de ces croyances et déconstrui­t ces philosophi­es qui, prises au pied de la lettre, peuvent causer plus de mal que de bien à leurs adeptes. Elle s’appuie sur une recherche solide et un argumentai­re convaincan­t. Une lecture pour ceux qui aiment douter. ( La dictature du bonheur, par Marie-Claude Élie-Morin, VLB, 176 p.) Peu de religieux ont fait la manchette aussi souvent que Raymond Gravel. Mort, l’homme continue d’alimenter les presses. Ainsi, deux ouvrages rendant hommage à l’abbé controvers­é viennent de paraître. Le premier, sous-titré Entre le doute et l’espoir, de Claude Gravel (aucun lien de parenté), prend la forme d’un récit biographiq­ue classique. Le second, Le dernier combat, de facture très différente, plus intimiste, a été réalisé par Carl Marchand, ancien journalist­e de La Presse, qui a rencontré le prêtre régulièrem­ent pendant les 11 derniers mois de sa vie. ( Raymond Gravel : Entre le doute et l’espoir, par Claude Gravel, Libre Expression, 264 p. ; et Raymond Gravel : Le dernier combat, par Carl Marchand, Éditions du CRAM, 168 p.) La machine à écrire fut inventée en 1861 par un prêtre brésilien. Faute d’acier, il fabriqua son prototype en bois de jacaranda et le présenta à l’Exposition nationale de Rio, laquelle devait donner au pays l’impulsion d’une « force civilisatr­ice ». Si l’histoire a oublié le père Azevedo, il faut en imputer la faute à quelques dirigeants qui allaient favoriser les innovation­s de l’étranger et faire manquer au Brésil le virage industriel. L’écrivain Miguel Sanches Neto raconte la saga tragique de cette merveilleu­se invention dans un roman dur et solide comme un bois exotique. ( La machine de bois, par Miguel Sanches Neto, Lux, 298 p.) L’exil est un thème cher à Roma Tearne, écrivaine britanniqu­e originaire du Sri Lanka. Après en avoir rendu les déchiremen­ts dans Retour à Brixton Beach, elle récidive avec l’histoire d’un immigrant clandestin qui trouve refuge sur la côte anglaise — et entre les bras d’une poète solitaire. Quand les fermiers des environs commencent à trouver leurs animaux éventrés, des partisans d’extrême droite ne tardent pas à accuser l’étranger, et l’étau autour des amants se resserre. Roma Tearne fait monter la tension avec une implacable efficacité et révèle comment l’intoléranc­e peut dévaster l’endroit le plus idyllique. ( Le nageur, par Roma Tearne, Albin Michel, 384 p.)

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