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- (Propos recueillis par Daniel Chrétien)

Les paris sont ouverts : combien de temps Trump demeurera-t-il président ? D’aucuns croient que son caractère intempesti­f et ses relations d’affaires dans le monde l’amèneront à faire des gestes qui lui coûteront sa présidence. Mais on ne destitue pas facilement l’homme le plus puissant de la planète ! Il doit d’abord avoir agi de manière à bafouer la Constituti­on : parjure, geste de haute trahison, obstructio­n à la justice, abus de pouvoir, outrage au Congrès, etc. S’ensuivent une enquête et une mise en accusation par la Chambre des représenta­nts, puis un procès devant le Sénat. Si le président est destitué, le vice-président devient le nouveau président des États-Unis. Dans l’histoire américaine, rappelle Jean Lamarre, professeur d’histoire américaine au Collège militaire royal du Canada, la procédure de mise en accusation a été lancée contre trois présidents. Aucun n’a été destitué.

ANDREW JOHNSON (1868) Originaire du Tennessee, républicai­n modéré, Johnson refuse de punir sévèrement le Sud pour avoir voulu se séparer de l’Union et propose des conditions faciles à sa réadmissio­n au sein de l’Union américaine. Or, les républicai­ns plus radicaux au Congrès refusent de le soutenir et votent alors la Tenure of Office Act (loi sur le maintien en fonction), qui oblige le président à garder en poste les hauts fonctionna­ires de l’exécutif qui sont favorables à l’approche plus radicale du Congrès. La mise en accusation est lancée par la Chambre des représenta­nts lorsque Johnson refuse de se plier au vote du Congrès et qu’il licencie certains hauts fonctionna­ires. Au terme du procès, le président Johnson se sort de l’impasse, puisque le Sénat ne parvient pas à obtenir le vote des deux tiers de ses membres. RICHARD NIXON (1974) Lors de la campagne présidenti­elle de 1972, un vol est perpétré dans les bureaux du Parti démocrate, situés dans l’immeuble du Watergate, à Washington. Les voleurs sont arrêtés. Au cours du procès, des informatio­ns laissent entendre que ce vol aurait été organisé par le Parti républicai­n. Le président Nixon était-il au courant ou aurait-il commandé ce vol ? Il le niera toujours. On apprendra peu après que Nixon avait enregistré toutes les conversati­ons qui ont eu lieu au Bureau ovale. Le juge au procès des voleurs exige donc que le président remette les enregistre­ments, ce que ce dernier refuse de faire, avant de finalement obtempérer. Les passages où il était question du projet de vol chez les démocrates ont été effacés. Nixon était cuit : obstructio­n à la justice, abus de pouvoir et outrage au Congrès. Mais le procès n’aura pas lieu, car Nixon démissionn­era avant sa tenue.

BILL CLINTON (1998) L’embauche de stagiaires à la MaisonBlan­che est une pratique courante. L’une d’elles, Monica Lewinsky, a affirmé avoir eu des relations sexuelles avec le président Clinton. Le président niera. L’affaire est néanmoins transférée au bureau de l’avocat indépendan­t Kenneth Starr, qui fera des pieds et des mains pour amasser le plus de preuves possible contre le président. Son rapport, déposé devant la Chambre des représenta­nts en septembre 1998, accuse le président de parjure, d’obstructio­n à la justice et d’abus de pouvoir. Le Sénat y voit des preuves suffisante­s pour tenir un procès. Le président bâtit sa défense en invoquant le fait qu’il a eu une « relation inappropri­ée », mais pas de « relation sexuelle ». Au final, le président est acquitté, le Sénat n’ayant pu obtenir la majorité requise pour le destituer.

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Donald Trump et son épouse, Melania, lors de son assermenta­tion.
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