L’homme qui n’aimait pas les livres
Washington, Lincoln, Nixon, Carter, Bush père, Clinton et Obama étaient des lecteurs voraces. Kennedy, qui lisait 1 000 mots à la minute, épluchait les grands journaux du pays tous les matins.
Donald Trump, lui, fait partie du club des présidents qui, tels qu’Eisenhower, Reagan et Bush fils, n’aiment pas particulièrement la lecture. Une humoriste américaine a même laissé entendre qu’il était analphabète. Chose certaine, le nouveau commandant en chef des États-Unis semble avoir écrit plus de livres (19 autobiographies et ouvrages d’affaires, tous avec des coauteurs) qu’il n’en a lus.
Bien qu’il affirme « maîtriser le monde des livres », il préfère qu’on lui résume les longs documents en trois pages maximum, et avoue n’avoir jamais ouvert aucune biographie de ses prédécesseurs — quoiqu’il aimerait bien le faire un jour. « Je lis des passages, des bouts, des chapitres », dit-il, déplorant son manque de temps.
Durant la campagne présidentielle, il a souvent affirmé que son livre préféré était la Bible, mais il a changé d’avis quand on a commencé à lui demander d’en citer son verset préféré. Il s’est alors rabattu sur ses propres oeuvres, dont il a la plus haute opinion. Néanmoins, il a déjà fait l’éloge du roman À l’Ouest, rien de nouveau, d’Erich Maria Remarque, qui date de 1929 et raconte les désillusions d’un soldat allemand durant la Première Guerre mondiale. Et dans Trump 101 : The Way to Success, il fait plusieurs suggestions de lectures utiles, dont celles-ci : L’art de la guerre, de Sun Tzu Le prince, de Nicolas Machiavel
Essais politiques et sociaux, de Ralph Waldo Emerson Les essais d’Albert Einstein La puissance de la pensée positive, de Norman Vincent Peale Iacocca, autobiographie de Lee Iacocca, ancien président de Chrysler Évidemment, la vie intellectuelle n’est pas le gage de la grandeur d’un président. Mais Thomas d’Aquin ne disait- il pas : « Je crains l’homme d’un seul livre » ?