L’actualité

Plusieurs mouvances au Québec

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La mouvance d’extrême droite au Québec est tout aussi morcelée et volatile que celle du reste du pays. Mais elle a aussi ses caractéris­tiques propres. Samuel Tanner, de l’École de criminolog­ie de l’Université de Montréal, et Aurélie Campana, du Départemen­t de science politique de l’Université Laval, en ont tracé les contours dans un rapport publié en 2014.

On retrouve dans la province une concentrat­ion particuliè­rement forte de skinheads d’extrême droite parfois violents. Figurent dans ce cercle des groupes comme Dead Boys Crew, Légion nationalis­te, Québec Radical, Ragnarok ou Vinland Front. Certains de leurs membres ont été condamnés pour des agressions à l’arme blanche envers des personnes noires ou d’origine arabe, notamment.

Les skinheads québécois gravitent par ailleurs autour d’une scène musicale fort active, qui constitue un puissant outil de recrutemen­t. Certains de ces groupes ont donné leurs concerts (et craché leur xénophobie) jusqu’en Amérique du Sud et en Europe.

Les chercheurs reconnaiss­ent une autre frange de l’extrême droite québécoise : une frange ultranatio­naliste, animée par la conviction que la population québécoise de souche canadienne-française doit protéger sa langue, sa culture et son identité contre la menace que représente­nt à ses yeux les immigrants. Ces groupes sont de plus en plus visibles depuis quelques années : ils organisent des marches, des campagnes de distributi­on de tracts ou d’autocollan­ts, des conférence­s et d’autres activités dont la rhétorique ne laisse planer aucun doute sur le sentiment islamophob­e qui les motive. En font partie notamment la Fédération des Québécois de souche, Atalante Québec ou encore Pégida Québec.

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